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Cameroun: Des toilettes publiques, une nécessité…

Il est indispensable de les avoir, pour éradiquer l'insalubrité urbaine Ce n'est un secret pour personne, le problème de toilettes…

Il est indispensable de les avoir, pour éradiquer l’insalubrité urbaine

Ce n’est un secret pour personne, le problème de toilettes publiques se pose avec acuité dans les villes camerounaises. Des cités construites sans qu’il ne soit réservé un espace de choix pour les infrastructures de ce genre. Il faut être pris d’une urgence pour comprendre tout le supplice que cela fait de ne pas avoir un endroit pour se soulager.
Dans une ville comme Yaoundé, capitale du Cameroun vous pouvez parcourir des kilomètres sans trouver d’endroits décents pour vous soulager. Au niveau du centre ville par exemple, l’on compte au maximum cinq toilettes publiques dont l’un au boulevard du 20 mai et l’autre à l’Hôtel de ville. Environ deux kilomètres séparent les deux lieux. Et c’est dans le meilleur des cas que l’on trouve des toilettes aussi proches l’une de l’autre. L’on peut parcourir plus de 10 Km sans voir l’ombre d’une seule toilette publique. A Douala, la capitale économique du Cameroun, le scénario n’est pas très différent. L’on dénombre moins de cinquante toilettes publiques pour une population estimée à trois million d’habitants. Et dans certaines villes du pays, ces toilettes sont parfois presque inexistantes. En outre, des toilettes mobiles que l’on retrouve généralement lors des grandes cérémonies telles la messe du stade Omnisport célébrée par le pape lors de sa visite au Cameroun viennent par moment combler le déficit.

L’utilisation des toilettes publiques lorsqu’il en existe n’est pas gratuite. Il faut débourser entre 50 Fcfa et 200Fcfa: Les tickets se vendent à 100f CFA pour ceux qui veulent faire des besoins, 50 f CFA pour ceux qui veulent juste uriner, et 200f CFA pour celui qui souhaiterait prendre un bain, explique la gérante d’une toilette publique à Mvog-Mbi, un quartier de Yaoundé.
Même si les gérantes se plaignent de leur manque d’entretien par les clients, les toilettes publiques opérationnelles sont fermées à partir de 18 heures: En Europe, les toilettes publiques sont automatiques. Il n’y a personne qui assure la surveillance. Vous y mettez une pièce et elle s’ouvre ouvre. Après le passage d’un client le ménage se fait de manière automatique. Les gens peuvent aller aux toilettes publiques même à 2h du matin. Or, chez nous, tout est manuel, expliquaient le directeur de l’urbanisme et de la construction à la Communauté urbaine de Douala, dans un entretien accordé au quotidien Mutations dans lequel il annonçait d’ailleurs la construction de nouvelles toilettes publiques.


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Cette absence des toilettes publiques amène les populations en majorité masculine à se mettre à l’aise n’importe où. Ce phénomène qu’on décrit dans les centres urbains est plus récurent dans les débits de boissons et autres restaurants. Il faut d’ailleurs remarquer que le problème des toilettes dans les débits de boissons et ventes à emporter est une triste réalité qui dure depuis de nombreuses années. Dans nos grandes agglomérations, plusieurs débits de boissons et autres restaurants n’ont pas de toilettes. Cette situation déplorable a pour conséquence immédiate d’amener les nombreux disciples de Bacchus harcelés par des urines pressantes, à se débarrasser de leur coli dans les marres d’eaux, les caniveaux remplis d’urines déjà stagnante de leurs acolytes. Les mouches, les odeurs répugnantes et nauséabondes qui s’échappent de ces lieux infects sont loin de constituer un frein à cette pratique.

La nécessité de doter les centres urbains de toilettes publiques se pose donc avec insistance. Si l’on peut se féliciter de l’arrêté du préfet du département du Mfoundi, exigeant la construction des toilettes dans les débits de boisons et autres restaurants, il est tout aussi urgent que les autorités municipales fassent un effort dans ce sens. Les usagers eux aussi doivent s’impliquer dans ce vaste chantier. Leur participation devra consister à garder les installations propres sans les abimer. Il y va non seulement de l’amélioration du cadre de vie, mais aussi de l’embellissement des villes camerounaises.


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