Cameroun: Durs temps pour le cacao

Les chiffres d'exportation du premier trimestre sont en baisse en comparaison de l'année dernière à la même période Selon des…

Les chiffres d’exportation du premier trimestre sont en baisse en comparaison de l’année dernière à la même période

Selon des chiffres rendus publics par l’office national du caco et du café, la vente du cacao a chuté de 12% en fin mars, en comparaison aux activités enregistrés l’année dernière à la même époque. Cette information survient alors que les planteurs viennent de vivre une saison sèche anormalement longue et une importante attaque des chenilles. Pour des experts cependant, le cacao camerounais paie le prix des difficultés de séchage rencontrées en fin d’année 2011, et qui ont affecté la qualité reconnue et recherchée du cacao Camerounais. Le mois de mars a enregistré la plus forte baisse, avec seulement près de 4 000 tonnes vendues, soit selon des analyses, une baisse de 60% par rapport aux ventes du mois de février. Or dans le milieu, on fait savoir que la principale récolte est totalement vendue fin février. C’est normalement en mai qu’on devrait réunir les récoltes de la mi- saison. Lors du lancement de la campagne officielle, les cadres de la Société de Développement du Cacao (SODECAO), avaient projeté une production de 250 000 tonnes soit une augmentation de 10 000 tonnes en comparaison de la saison précédente. Pour les observateurs, cette perspective est désormais à écarter et à cela il faudra ajouter le risque de perte de qualité. Pour le mois de mars, la plus grosse exportation a été le fait de Telcar limited, une joint-venture avec le leader Cargill. Malgré ces temps durs pour le cacao camerounais, un acheteur a augmenté sa demande, c’est l’entreprise Sic-Cacao, filiale à 80% du suisse Barry Callebaut. Ses achats de fèves ont atteint près de 28 000 tonnes pour la saison 2011-2012, contre 26 000 tonnes durant la même période. Mais sa demande au mois de mars, a elle aussi baissé par rapport à février.

Malgré l’accroissement de la demande mondiale, le cacao camerounais peine à redevenir compétitif. « Plusieurs raisons peuvent être mises en cause. Déjà au niveau de l’encadrement technique. La filière cacao est gérée par deux ministères. Celui de l’agriculture logiquement, mais aussi celui du commerce dont le rôle reste à démontrer. D’un autre côté, la production est encore laissée entre les mains de très petits producteurs, qui sont du coup très fragiles face à de fortes adversités. Une entreprise comme la SODECAO a un rôle et une portée limités et du coup on ne peut véritablement avoir une stratégie pertinente d’accroissement de la production », affirme le technicien rencontré. Pourtant de l’avis général, le cacao produit au Cameroun jouit d’un avantage comparatif, qui le rend compétitif, sans que le pays ait besoin d’être le meilleur producteur mondial. « La couleur du cacao de notre pays (Cameroun), qui est d’un rouge foncé unique au monde, fait qu’il est utilisé comme colorant naturel pour la fabrication du chocolat dans de nombreuses confiseries du monde, il est dommage que le gouvernement et les partenaires du secteur privé ne cherchent pas à capitaliser cela » explique un cadre du conseil national du cacao et du café. L’entreprise Cargill a souvent renforcé les compétences des petits producteurs. Mais au regard de la situation actuelle de stagnation, cette seule activité ne semble pas apporter les impacts escomptés de rendements escomptés.

Durs temps pour le cacao camerounais
Barri Callebaut)/n