L’exposition hommage à l’artiste s’est ouverte mercredi 06 octobre à Douala
Il fait toujours autant courir les foules. Ce 06 octobre 2010, cela faisait treize ans jour pour jour qu’il est décédé, et pourtant le souvenir demeure toujours aussi vif. Jeunes et vieux en cette soirée sont venus assister au vernissage de l’exposition organisée en la mémoire de l’artiste depuis l’année dernière. Dans le hall de la galerie Mam à Bonanjo une foule immense. On aurait dit que le public attendait un concert. Tous se bousculent devant ces tableaux qui arpentent les murs de la galerie. Stupéfaction pour les uns, fascination pour d’autres, les émotions étaient bien au rendez-vous. Et cela s’explique, une qualité à ne plus démontrer des uvres.
Sur les murs, une quarantaine de planches au total, le résumé de toute une vie. En première partie est exposée une biographie du pasteur Adolphe Lotin Same, père d’Eboa, datant de 1959 et rédigé par le diacre Toto Samé Charles. Ensuite, vient l’homme au sens global du terme. Le fils, le frère, l’époux et père comme l’explique Henri, l’un des fils. On le voit tantôt portant sa première fille Lynda dans ses bras en 1981, tantôt à table avec Manu Dibango en pleine prière d’avant repas, dans sa chambre de Deido plage ou celle d’Akwa Nord, ailleurs avec toute sa famille, ou devant la Tour Eifel à Paris et au Zaïre, l’actuel République Démocratique du Congo en 1972.
La troisième partie présente le poète, avec quelques manuscrits inédits notamment de quelques titres à succès. La majeure partie de l’exposition ici est centrée sur sa discographie, au total onze planches de 45 tours. Cette partie couvre la période allant de 1967, année de la signature de son contrat d’exclusivité avec Philips, à 1976, année de sortie de son dernier 45 tours à la Satel, à Cotonou. De Elimba Dikalo à Bessombe en passant par Martine, Munyenge ma ngando, Sodom na gomorah, maloba, Na tondi nika Tatanu, ses plus grands classiques sont là. Obtenus grâce au concours de nombreux fans de l’artiste, la plus part vivant hors du Cameroun, étant des étrangers regrette tout de même Henri. Enfin, le visiteur à face à lui le sculpteur ébéniste. De magnifiques photos d’ uvres d’art, des sculptures en forme de poisson, de gorille, papillon ou de crevettes, expression de sa grande ouverture d’esprit et surtout de son envie de changer, de tester autre chose. Multi facette, ainsi était Eboa Lotin. Un artiste au sens plein, plein d’humour et d’émotions. A redécouvrir.

Journalducameroun.com)/n