Pas favorable à sa candidature à la présidence de la Fécafoot, les dirigeants de la Fifa et la Caf ont, jusqu’ici, «oublié» les bons usages diplomatiques. Or, les prédécesseurs de Samuel Eto’o à tête de la Fecafoot ont, dans la foulée de leurs élections, reçu les lettres de félicitations de l’instance faitière du football continental et mondial.
Une dizaine de jours après son élection comme président de la Fédération camerounaise de football (Fecafoot), Samuel Eto’o n’a toujours pas reçu de lettre de félicitation de la Caf encore moins de la Fifa. L’objet de cet «oublie» peut sembler anecdotique, mais il faut néanmoins le relever.
C’est toujours très difficile d’évaluer l’impact d’un incident comme celui-là, mais cela présage le type de relation qu’aura Samuel Eto’o avec la Fifa et la Caf, pendant les quatre ans de son mandat.
Néanmoins, dans la lettre signée du Secrétaire général de la Caf, Veron Mossengo Omba, annonciatrice de la visite au Cameroun du président Patrice Motsepe, du 18 décembre dernier, la Caf a implicitement reconnu Samuel Eto’o comme président de la Fecafoot. Au stade d’Olembe lundi 20 décembre, devant les caméras, en gentlemen, le président de la Caf n’a cessé d’envoyer des compliments à Eto’o.
Pourquoi alors ne l’avoir pas encore félicité ? Cet oubli peut-il empoisonner les relations entre Samuel Eto’o avec Patrice Motsepe et Gianni Infantino ? Or, les prédécesseurs de Samuel Eto’o à tête de la Fecafoot ont, dans la foulée de leurs élections, reçu les lettres de félicitations de l’instance faitière du football continental et mondial.
Déjà loin d’être au beau fixe à cause des prises de positions très tranchées de la légende camerounaise, les relations se sont davantage refroidies quand Samuel Eto’o s’est porté candidat à la présidence de la Fecafoot. Mieux, au cours d’un scrutin houleux, il a terrassé le docile protégé de Gianni Infantino et Patrice Motsepe, qui ne s’en sont toujours pas remis de cette défaite.
La Fifa et la Caf n’avaient pas trouvé mieux que de proposer à l’ancien attaquant vedette de Lions indomptables d’être l’adjoint de Seidou Mbombo Njoya, quatrième vice-président de la Caf. C’était sans compter avec l’esprit de grand compétiteur acharné, sur les terrains et en dehors, qui anime l’ancien « Pichichi » de la Liga. Lors des négociations secrètes tenues à Kinshasa le 10 novembre dernier, Samuel Eto’o a rejeté l’offre sous prétexte qu’il veut une réforme de fond en comble du football camerounais, «afin que celui-ci retrouve toute sa grandeur».
L’un des gros point de mésententes entre Eto’o et Infantino naît du fait que le patron du football mondial avait orchestré une manœuvre à travers sa commission d’Éthique, pour écarter de la tête de la Caf Ahmad Ahmad, dont Samuel Eto’o était le conseiller. Et le très charismatique nouveau patron du football camerounais n’a jamais fait mystère de ses ambitions continentales voire mondiales. Conséquences, Motsepe et Infantino, apprécient d’un mauvais œil l’outrecuidance du meilleur buteur de l’histoire de la Can.