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Cameroun : le fils d’Ayah Paul revient sur ses 30 heures de détention au Sed

Dans une interview accordée au quotidien Le Jour, il raconte avoir partagé une cellule réduite avec six personnes. Le 07…

Dans une interview accordée au quotidien Le Jour, il raconte avoir partagé une cellule réduite avec six personnes.

Le 07 juin dernier, Ayah Ayah Abine a été interpellé puis conduit au Secrétariat d’Etat à la défense. Le fils de l’homme politique Ayah Paul était venu prendre part au procès des leaders anglophones au Tribunal militaire de Yaoundé. Il raconte avoir demandé à son cousin de se servir de son téléphone pour le prendre en photo aux côtés de personnalités présentes ce jour-là. Ils se trouvaient tous hors de la salle d’audience. C’est alors que des hommes en civil ont arraché le téléphone dudit cousin, l’ont fouillé puis le lui ont rendu en lui interdisant formellement de recommencer. C’était loin d’être terminé, puisque 30 minutes après, Ayah Ayah Abine a été embarqué alors qu’il tentait de prendre la défense de son cousin. En effet, un homme en civil était venu arracher le téléphone dudit cousin sans se présenter.

Les deux individus ont ensuite été conduits au Sed. Un enquêteur les a auditionné et leur a appris ce qui leur est reproché. Ils sont gardés à vue parce qu’ils ont violé des dispositions du code de procédure pénale interdisant de filmer des installations militaires sans autorisation.

Concernant les conditions de sa détention, Ayah Ayah Abine a raconté au quotidien Le Jour que «  nous étions sept dans une petite cellule d’environ deux mètres de longueur et l.5m de largeur. C’était donc impossible de passer une nuit sereine puisque tout le monde ne pouvait pas se coucher au même moment à cause de cette surface très limitée et inconfortable. On se couchait directement au sol et en série. A une certaine période de la nuit, j’étais même obligé de me priver de sommeil jusqu’au matin pour permettre à un autre jeune gardé à vue de se coucher. Les conditions sanitaires étaient aussi inquiétantes avec les mauvaises odeurs des toilettes auxquelles nous étions exposés. Je ne souhaiterais jamais qu’un  citoyen camerounais se retrouve dans une telle situation après l’expérience que j’ai vécue pendant près de 30 heures ».

Ayah Ayah Abine et son cousin ont été libérés dans la journée du 08 juin et attendent la suite de la procédure.

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