Près de soixante enfants en parfaite santé mais aussi souffrant de handicap, ont animé la cérémonie de clôture, après trois semaines d’activités
Il y avait une grosse émotion au centre PromHadicap de Mimboman, un quartier de Yaoundé, où les enfants ayant participé aux activités du programme « Eveil Vacance », ont animé la cérémonie de clôture après trois semaines passées ensemble à mieux se connaître, mais pour les enfants bien portants, à supporter et comprendre les autres qui en raison de certains troubles du comportement ou des handicaps physiques, sont différents d’eux. L’émotion aura été à son comble, lorsqu’un des enfants non voyants, a levé la salle pleine, en interprétant une musique qu’il a composé avec les encadreurs durant la période qu’a duré le concept. « J’ai toujours rêvé de chanter devant un public. Même si je ne peux pas voir, d’entendre les gens applaudir autour de moi, cela me fait plaisir. J’espère devenir un jour un grand chanteur pour entendre plus d’applaudissements encore » a fait savoir cette star d’un jour. Durant les trois semaines, les enfants ont appris à se connaître, mais aussi à trouver le talent caché en eux. Une démarche qui a aussi été bénéfique pour les encadreurs. « Cette expérience m’a beaucoup transformé. Je réalise que beaucoup d’enfants qu’on voit dans la rue et même des personnes plus grandes et qui ont des handicaps, on choisit de les regarder sur le mauvais angle. Mais parfois lorsqu’on regarde de plus près, ils ont des compétences énormes. Par exemple certains de ces enfants ont une plus grande faculté à retenir ou à se concentrer, cela je l’ai découvert lors de cette édition » a déclaré Etienne Oben, un des animateur de l’atelier théâtre.
La cérémonie s’est achevée dans la joie et la bonne humeur, mais pour de nombreux enfants des liens profonds ont été créés. « Je me souviens au début c’était difficile de mettre ensemble des handicapés et des non handicapés. Mais avec le temps, les enfants se sentant égaux dans les jeux, les activités et les visites, ont vite fait de surmonter les différences. J’ai été agréablement surpris que l’un deux me demande une autre qui n’avait pu venir à une répétition de danse et en être triste » a commenté sa part une autre encadreuse. La leçon pour les parents est différente. De nombreux parents face au handicap de leurs enfants, éprouvent de la gêne ou de la honte, et en arrivent à soustraire ces enfants d’une vie sociale. « Ce que nous faisons, j’en suis consciente, est très insuffisant. Le message que j’ai envie de donner est aux parents, pas seulement à ceux des enfants victimes de handicap, mais à tous les parents. Il est de notre responsabilité de sociabiliser ceux qui n’ont pas la capacité de le faire eux-mêmes. C’est un travail de tous et je profite pour remercier tous ceux qui ont soutenu le concept cette année. Nous voulons aller plus loin en rendant ces rencontres permanentes. Je suis convaincue pour ma part que c’est une opportunité pour chacun de nous de ressentir son humanité, mais aussi la chance que nous avons d’être normaux ou d’avoir des enfants normaux », a fait savoir Patricia Bakalak, l’artiste camerounaise promotrice du concept. Ils sont des centaines de milliers, des enfants camerounais qui sont soustraits à la vie sociale, en raison de leur handicap. Malgré la présence d’un ministère des affaires sociales, très peu de choses sont faites à leurs endroits. L’association Child’up s’est promise de faire de son mieux, pour faire bénéficier du concept à un maximum d’enfants.