Les travaux dont les conclusions sont attendues ce 8 octobre visaient à éclairer l’opinion sur le rôle de l’institution
Redéfinir l’intervention des Etats
C’est aujourd’hui vendredi 8 octobre 2010 que prennent fin, au Cameroun, les travaux du séminaire régional de formation sur la Cour pénale internationale. Des représentants des ministères des Affaires étrangères et de la Justice, des Barreaux nationaux et des organisations de la société civile de huit pays francophones d’Afrique centrale participaient à ce séminaire dont l’ouverture officielle s’est effectuée lundi dernier, par Madame le juge Fatoumata Dembélé Diarra, vice-présidente de la Cour pénale internationale (CPI) et le professeur Maurice Kamto, ministre délégué auprès du ministre de la Justice du Cameroun. Tout un symbole. L’année dernière, Dembélé Fatoumata Diarra avait effectué une visite de travail au Cameroun. Elle avait rencontré entre autres le premier ministre Philémon Yang et des hauts responsables du parlement. S’adressant lors de cette visite aux médias, la juriste d’origine malienne avait justifié sa présence au Cameroun par l’initiative prise de convaincre les autorités du pays à ratifier rapidement l’accord de Rome instituant la Cour Pénale Internationale. Il faut amener les autorités camerounaises à la ratification de ce traité… Nous sommes conscients du rôle des parlementaires dans le processus…, avait-t-elle déclaré. Cet objectif de convaincre les autorités semblent avoir été les mêmes poursuivies dans le cadre de ces travaux. la juge d’origine malienne soulignait ce lundi dans son discours d’ouverture que les juridictions nationales et la CPI poursuivaient le même objectif : le triomphe de la justice et de la lutte contre l’impunité. C’est pour cela que nous sommes réunis aujourd’hui dans le but de construire ensemble un avenir où les crimes ne resteront plus impunis, où la force dissuasive des condamnations mettra fin aux crimes de guerre, aux crimes contre l’humanité, au crime de génocide et au crime d’agression a fait savoir madame Dembélé Diarra.

Nouveau discours, objectif identique
Pendant cinq jours, des participants venant du Burundi, du Cameroun, du Congo Brazzaville, du Gabon, de la République centrafricaine, de la République démocratique du Congo, du Rwanda et du Tchad ont échangé avec de hauts représentants de la Cour ainsi que des experts internationaux autour du thème Regards croisés sur les enjeux et perspectives de la justice pénale internationale : la Cour pénale internationale et les juridictions nationales. Plusieurs ateliers ont permis d’aborder des questions telles que la place de la CPI au sein du système de justice pénale internationale, son mandat et sa structure, les principes qui gouvernent sa compétence et les droits des parties et participants à la procédure devant elle. La CPI est la seule cour internationale permanente dont la finalité première est de participer au processus de mise à terme de l’impunité des auteurs des crimes les plus graves touchant l’ensemble de la communauté internationale, contribuant ainsi à leur prévention. La juge de la CPI a d’emblée essayé de démontrer que la CPI ne poursuivait pas que des personnalités africaines, citant les cas de l’Afghanistan et d’autres pays. En Afrique des voix s’élèvent de plus en plus pour dénoncer cette institution dont on accuse de mener une politique du deux poids deux mesures. Plus d’une douzaine de mandats d’arrêts ont été lancés par la CPI concernant des crimes commis et majorité de ces mandats concernent l’Afrique. Interrogé sur la raison pour laquelle toutes les affaires dont la CPI est saisie concernaient l’Afrique, le Procureur de la Cour avait précisé que le critère de sélection des affaires était purement et simplement leur gravité et l’absence d’un processus judiciaire au niveau national. Il n’y a pas de procédure judiciaire en cours au Soudan, idem en Ouganda et en République démocratique du Congo (RDC), avait affirmé Luis Moreno Campo. Une affirmation qui dans son contexte avait été très critiquée.

CPI)/n