Le drame qui s’est produit au quartier Madagascar relance les interrogations sur le devoir de prévention de l’Etat
L’information a été rapportée par le journal télévisé de 20 heures 30. Tôt dans la matinée de vendredi, un glissement de terrain est survenu au quartier Madagascar, tout prêt de la zone industriel de Bassa. Un jeune homme de trente-quatre ans, a trouvé la mort, suite à l’ensevelissement de son lieu d’habitation. Dès la survenance du drame, une unité des sapeurs pompiers est arrivée sur les lieux. Les efforts entrepris pour sortir la victime des décombres ont été vains. Le sous-préfet de la localité de Douala 3e localité dans laquelle a eu lieu le drame est aussi arrivé sur les lieux. Il a rappelé la nécessité qu’il y avait pour les populations de respecter les principes de construction dans la zone urbaine de Douala. Pour certains experts, la responsabilité est imputable aux autorités qui se sont laissé dépasser par l’évolution spontanée de la ville de douala.
Une combinaison de facteurs
En moins de deux semaines trois catastrophes liées à priori au problème de drainage de terrain sont survenues. Un immeuble abritant une école toujours dans l’arrondissement de Douala 3ème et un autre dans le quartier Deido se sont effondrés la semaine dernière. D’autres analyses expliquent ces incidents par l’effet combiné des fortes pluies, de la hausse des températures et de l’action des hommes. Selon une étude menée par le Centre National de Géographie de Yaoundé, la zone de Douala et ses envions reposent sur une couche de sable et d’argile. Avec un climat très humide et chaud, les altérations y sont profondes et les différenciations morphologiques sont assez semblables d’un secteur à l’autre. Cette situation géologique est très sensible à l’activité humaine. Dans la zone où est survenu le glissement de terrain, des centaines de personnes jeunes comme vieux, sont à l’ouvrage de l’exploitation du sable, en contrebas. Malgré les nombreuses descentes des autorités administratives et les antécédents de glissement de terrain dans cette zone, les riverains continuent d’extraire du sable, sans se soucier du danger que la zone représente depuis plusieurs années.
L’insouciance de l’Etat et des populations
Cette insouciance devant ces formes de dégradation n’est pas seulement les fait des citoyens peu informés, déshérités ou égoïstes. De nombreuses entreprises des grands travaux routiers et immobiliers se contentent d’aménager et de construire l’espace pour lequel elles ont gagné des marchés. Elles canalisent ensuite les eaux jusqu’à la limite de leurs parcelles et les abandonnent à la nature. L’étude préconise que les différentes entreprises incluent dans les devis de leurs travaux, l’aménagement de ces lits de torrents jusque dans les bas-fonds de la zone. Les pouvoirs publics devraient de leur côté aménager pour les stabiliser, tous les axes du réseau de drainage de la ville. Ces travaux demandent d’impliquer des coûts supplémentaires, que ni l’Etat, ni les opérateurs privés ne veulent prendre à leurs charges. Fait curieux au Cameroun, peu d’actions concrètes sont prises pour prévenir ces catastrophes que l’on voit venir.
Il existe un ensemble de lois et des structures ayant pour objectifs la gestion et la prévention des risques. Sur le terrain l’impression est souvent que les catastrophes les surprennent au même titre que les populations.

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