L’ancien capitaine des Lions Indomptables, champion d’Afrique 1988 au Maroc, est décédé ce jour à l’âge de 57 ans dans son domicile au quartier Dragages à Yaoundé.
La dernière apparition publique de Tataw Stephen remonte au 17 février 2020, lors de la cérémonie de tirage au sort du Chan 2020, qui a été reporté finalement à janvier 2021.
Ce jour-là, la démarche chancelante et le corps amaigri ne laissaient point de doute sur l’état de santé de ce talentueux joueur des Lions Indomptables, du Cameroun qui a pendant 9 ans (1985-1994), symbolisé l’esprit de courage de cette équipe. Il y a connu 48 sélections pour deux buts inscrits.
Les amoureux du football garderont de ce costaud gaillard, l’image de celui qui a porté le brassard des Lions durant deux phases finales de Coupe du monde, 1990 et 1994. Un palmarès assez rare dans l’histoire du football mondial. En Italie, il est celui qui a surtout contré les assauts répétés de Diego Maradona, qui était alors de loin le meilleur footballeur de la planète.
Il a ainsi contribué à hisser les Lions jusqu’en quart de final. Une grande première pour une sélection africaine. Qu’importe si les Lions ont été ridiculisés quatre années plus tard aux États-Unis, Tataw Stephen, en bon capitaine, avait su fédérer ses camarades, déjà victimes de problèmes de primes.
Le natif de Kumba a entamé sa carrière dans le club local de PWD, alors en D2, dans la région du Sud-Ouest. Il va se révéler au Tonnerre Kalara club de Yaoundé, dès 1985. Joueur polyvalent, il pouvait avoir un égal rendement au poste de latéral droit et au milieu de terrain.
Après un passage à Olympique de Mvolye (1991-1994), il va entamer une carrière professionnelle au Japon. Là-bas, il évoluera pendant deux ans, dans deux modestes clubs de D2 : Tossu Futures et Sagan Tosu.
De retour au Cameroun en 1996, il va se lancer dans les affaires après sa retraite sportive. Dans la vente des voitures d’occasions. Il y connaîtra peu de succès.
Recruté au ministère en charge des Sports comme adjoint du directeur administratif des équipes nationales, pour diverses raisons il ne mettra long à ce poste.
Sur la dèche, il sera recruté à la Fédération camerounaise de football en janvier 2016, sous l’ère du président Tombi à Roko. Affecté comme cadre au département des compétitions, il lui était rarement confié le moindre dossier.
Sans broncher, il vivait néanmoins mal cette situation. De sources familiales, une fois malade, il refusa plusieurs fois d’honorer ses rendez-vous médicaux.