Les populations riveraines déguerpies du champ gazier réclament leurs indemnisations, elles ont manifesté ce lundi
Le cessez-le-feu entre les populations riveraines déguerpies du champ gazier de logbaba et le gouvernement camerounais n’a pas duré longtemps. Un peu plus de deux semaines après le lancement officiel des travaux par le ministre de l’industrie, des mines et du développement technologique (MINIMIDT) une cinquantaine de personnes ont exprimé leur désarroi. Armés de pancartes, les contestataires ont entrepris de bloquer les voies d’accès au chantier empêchant tout mouvement de camions.
Si la principale revendication tourne autour de l’indemnisation, un certain nombre de griefs viennent s’associer à cet argument : nous voulons être indemnisés, on n’a plus de l’eau à boire ici, on ne peut même plus accéder à notre quartier, nous ne voulons plus rester ici. Qu’on nous donne notre argent s’écrit l’une des contestataires. tu ne peux pas trouver le terrain de quelqu’un et tu t’installes sans même lui reverser ses droits renchérit sa voisine. Sur les pancartes se résument d’autres éléments en faveur de cette manifestation : nous sommes fatigués de vivre dans la boue, libérez nous, nous voulons partir ; Victoria Oil and Gas doit vite réagir. En effet, les routes qui conduisent à ce champ gazier ont subi les affres des grandes pluies qui se sont abattues à Douala ces derniers jours. Ajouté à cela les va-et-vient des gros porteurs, il n’en faut pas plus pour rendre ces accès impraticables. D’ailleurs les engins garés en bordure de route en témoignent, eux dont les roues affichent clairement des amas de boues amoncelées au passage. Il a fallu une descente des éléments de la gendarmerie pour contenir ce mouvement. De même pour calmer les frondeurs, les responsables du chantier ont entrepris de négocier avec ces derniers. Principal engagement: faire remonter à qui de droit les multiples revendications.

Le gouvernement dos au mur
Cette situation vient presqu’en contradiction avec la sortie du MINIMIDT le 22 Juin dernier. Badel Ndanga Ndinga dans son discours à l’occasion du lancement des travaux réaffirmait l’engagement du gouvernement à respecter le paiement des indemnisations aux bénéficiaires: le gouvernement mettra tout en uvre pour payer vos droits. La procédure suit son cours avait assuré le membre du gouvernement. Subtilité dans cette déclaration, aucune date de paiement n’avait été avancée. Et pourtant les mêmes questions reviennent depuis plusieurs mois Quand va-t-on nous faire partir d’ici? A quel niveau se trouvent nos dossiers de déguerpissement? Quel montant chaque famille devra avoir ? Toutes les familles seront-elles indemnisées? Des questions qui n’ont toujours pas de réponses, et pourtant il fallait fournir entre autres des titres fonciers de leur domicile, le certificat d’abandon de droit coutumier ou même une facture du terrain. Il faut dire qu’au départ des tergiversations étaient notées au début des travaux: il y a trois ans, nous avons été informés de ce que le déguerpissement devait concerner 25 hectares. Mais, pour le moment, ils nous ont dit qu’ils travailleront d’abord avec 15 hectares, avait déclaré à l’époque le chef de bloc 1 du quartier Lombè Mission, secteur concerné par le déguerpissement. En rappel les travaux ont été lancés le 22 Juin dernier au cours de la double cérémonie de notification du permis d’exploitation et de lancement des travaux dudit projet, cérémonie qu’avait présidé le MINIMIDT en présence de tous les responsables de Victoria Oil and Gas et des populations. Environ 200 personnes sont concernées par les indemnisations
