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Cameroun: Jonas et Francky emprisonnés pour homosexualité

Arrêtés au mois de juillet 2011 pour pratique homosexuelle présumée, ils ont finalement été condamnés à 5 ans de prison…

Arrêtés au mois de juillet 2011 pour pratique homosexuelle présumée, ils ont finalement été condamnés à 5 ans de prison et 200 000 FCFA d’amende chacun

Le tribunal d’Ekounou à Yaoundé a condamné les trois jeunes hommes qui y étaient en procès pour pratique homosexuelle. Ils écopent d’une peine de prison de cinq, la peine maximale en la matière et d’une amende de 200 000 FCFA chacun. Deux d’entre eux ont été conduits directement en prison et le troisième condamné par contumace est encore recherché par les forces de l’ordre. Selon une information rapportée par l’agence France presse, les avocats des condamnés ont dénoncé une procédure judicaire empreinte d’homophobie. « La condamnation est une mauvaise décision parce qu’il y a eu une violation flagrante des dispositions de la loi », a affirmé Me Togué selon lequel l’attitude et les commentaires du juge tout le long « des débats » laissaient « transparaître » qu’il est « homophobe » rapporte l’agence. Pour l’avocate Alice Nkom, présidente de l’Association pour la défense des droits des homosexuels (Adefho) cette condamnation est aussi un scandale : « ce n’est pas digne d’une justice moderne au service de la démocratie dans un pays comme le Cameroun. C’est une décision choquante et inacceptable. Ce n’est pas digne d’un pays qui parlerait de droits de l’Homme », a-t-elle commenté, toujours selon l’AFP. Arrêtés au mois de juillet dernier, Jonas et Francky, 19 et 20 ans, ont été inculpés pour homosexualité, au titre de l’article 347 bis du Code pénal camerounais qui érige en infraction, les actes sexuels entre personnes du même sexe. De nombreuses associations locales ou internationales se battent pour une dépénalisation de la pratique au Cameroun.

Une bataille difficile dans un contexte camerounais où même la morale et la religion sont intransigeantes sur la question. En 2010, l’église avait menacé de se soulever contre la ratification de l’accord de Maputo sur le droit des femmes africaines, arguant que le texte encourageait la possibilité pour des femmes d’avoir des relations intimes avec d’autres femmes. Pour le simple citoyen, la pratique est un autre instrument d’asservissement des occidentaux. « Les Occidentaux veulent nous imposer les excroissances de leurs civilisations. Nous n’en voulons pas. Nous devons préserver nos valeurs culturelles. L’homosexualité n’en fait pas partie. Notre loi la condamne. C’est pourquoi nous la combattons », a fait savoir Sismondi Barlev Bidjocka, président du Rassemblement de la jeunesse camerounaise (RJC) qui revendique plus de 400 associations de jeunes toujours selon l’AFP. C’est vers 2005 que l’homophobie a franchi une nouvelle étape, dénoncé notamment par l’Église et les médias, notamment dans l’affaire des listes. Dans une de ses homélies, l’archevêque de Yaoundé, Victor Tonyé Bakot, avait dénoncé l’homosexualité, la désignant de « perversion ». Cependant, malgré son déni social et moral, l’homosexualité semble gagner du terrain au Cameroun.

Jonas et Francky emprisonnés pour homosexualité au Cameroun
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