Une convention a été signée à cet effet entre EDC et une société Sud-Coréenne
Il ressort des documents remis à la presse que l’urgence et la nécessité de mettre fin aux délestages ont conduit le Premier ministre à instruire expressément à la société Electricité du Cameroun (EDC) de conclure un accord pour la réalisation d’unités de production immédiatement disponibles. La signature de cette convention a réuni côte à côte la société EDC, maître d’ouvrage représentée par son directeur général, Célestin N’donga, Yogesh Kotak, Chairman de Energy Trading Group (une société Sud-Coréenne) et le représentant la société Hyundai. Par cette convention, Energy Trading Group et Hyundai s’engagent à la mise en place du démarrage d’une centrale thermique d’une capacité de 232MW à Douala/Logbaba dès septembre 2010, avec des turbines de seconde main.
Bien que le projet ait été présenté comme étant d’importance majeure, de nombreux experts le jugent précipité et inapproprié. L’argumentaire qui soutient cette position se retrouve dans les objectifs fixés par la convention elle-même. La centrale thermique projetée est censée avoir une capacité de 232MW dès septembre 2010, avec des turbines de seconde main. Or sa production sera injecté dans le Réseau interconnecté Sud (RIS) dont la production à ce jour est de 630 MW pour une demande estimée à 1 000 MW. Et les prévisions pour 2012 prévoient une hausse de 20% pour cette demande. La nouvelle centrale n’apportera donc pas une solution sérieuse dans ce cas, le déficit énergétique étant toujours effectif.
Les mêmes documents renseignent que l’urgence des opérations en cours a conduit EDC à engager les opérations avant les autorisations normalement préalables : licence de production, licences de vente haute tension/moyenne tension. Bien que cela ne soit pas expressément mentionné, cette urgence impliquera aussi que soit mis en veilleuse des études environnementales approfondies, en raison d’une course vers l’augmentation des capacités en offre d’énergie au Cameroun.
Des études ont démontré qu’une centrale à fuel ou à gaz émet 0,9 tonne de GES (gaz à effet de serre) qui détruit la couche d’ozone et augmente le réchauffement climatique de la planète. En plus d’être une source de pollution et de nuisances multiformes pour les riverains du site abritant les installations de la centrale, il est établi que le thermique est l’une des technologies de production de l’électricité les plus coûteuses. Plusieurs pays ont abandonné la thermoélectricité au profit de sources d’approvisionnement en énergie électrique plus propres et moins onéreuses.
Si l’utilisation des centrales thermiques est indispensable pour assurer la satisfaction des besoins en électricité de certains pays, le choix du thermique comme solution d’urgence pour résorber le déficit énergétique au Cameroun est une incongruité. Notre pays possède le deuxième potentiel hydroélectrique d’Afrique Centrale après la République Démocratique du Congo ; Ce potentiel, selon les chiffres du Ministère de l’Energie et de l’Eau est de 19,7Gw pour un productible moyen de 115Twh et moins de 1,5% sont actuellement exploités. EDC aurait pu opter pour un renforcement d’utilisation de cette capacité. En 2007 le meme projet initiée par AES-SONEL avait connu une forte désapprobation des associations de défense des droits de l’homme.

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