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Cameroun : la difficile équation du paiement régulier du salaire des footballeurs

Alors que plusieurs clubs d’élites peinent à respecter leurs engagements vis-à-vis des joueurs, le Synafoc rappelle qu’il est impératif d’honorer…

Alors que plusieurs clubs d’élites peinent à respecter leurs engagements vis-à-vis des joueurs, le Synafoc rappelle qu’il est impératif d’honorer les résolutions de l’accord quadripartite du 24 janvier 2022.

Les joueurs de New Stars de Douala ont levé le ton. Ils réclament désormais l’intégralité des primes de signatures, de salaires et les primes de matchs. Dans la journée d’hier jeudi 21 avril, ils ne sont pas entraînés. Ce vendredi, de l’avis des joueurs, le mot d’ordre de grève sera maintenu. Le président du club, Faustin Domkeu tente de calmer le jeu, afin que son club ne connaisse pas un second forfait, qui vaut une rétrogradation automatique. A l’instar de New stars, plusieurs autres clubs d’4élites vivent presque la même situation.

Samuel Eto’o, le président de la Fecafoot informé de cette situation a exprimé son indignation. Mais, Roger Noah président d’AS Fortuna relève quelques promesses non tenues par la Fecafoot : «Il faut que les gens arrêtent de dire des énormités. Aucun président de club n’a demandé à être logé dans un hôtel; cela nous a été imposé, et ça il faut le dire. Aucun club de football au Cameroun n’a demandé la subvention: C’est une promesse du président de la fédération. Le président de la Fecafoot nous a promis de doubler l’apport de la fédération aux clubs. Auparavant nous avions 17 millions, il était donc question pour la Fecafoot de passer à 34 millions; où en est-on ? »

Il ajoute qu’il a : « finalement promis 20 millions, on en a déjà perçu 12. Et ça c’est depuis 4 mois, or le championnat n’a débuté que depuis six semaines. Il faut arrêter de faire ce procès aux présidents de clubs dans les médias, car si vous ne le saviez pas, un club de première division dépense par exemple 600 mille Francs de primes d’entraînements par semaine. Qu’en est-il des recettes ? Mon club s’entraîne depuis le mois d’août ».

Pour y faire face, le Syndicat national des footballeurs camerounais (Synafoc) a récemment tenu un comité directeur extraordinaire. Au menu des échanges, le bilan des cinq premières semaines de compétition et la question brûlante des salaires impayés des joueurs dans plus de quinze clubs sur vingt-cinq que compte notre championnat d’Élite One. Après avoir constaté des agitations dans plusieurs clubs, le Synafoc a saisi par correspondance tous les clubs concernés. Objectif trouver «rapidement» des solutions au problème.

Le problème de salaire des joueurs ne sera résolu que lorsqu’on aura construit un environnement qui permet au football de vivre de son art. Pour y parvenir, une période transitoire d’au moins trois ans aurait été nécessaire avant l’instauration du professionnalisme. Avec un minimum de volonté, cette période aurait permis à l’État, aux entreprises privées et/ou aux collectivités locales, de développer véritablement l’industrie du spectacle.

Elle aurait permis aux clubs de remplir le minimum de critères (sportifs, administratifs et juridiques) pour entrer dans le professionnalisme. Comment les clubs, excepté Coton sport, qui s’entraînent sur des jeux de jeu poussiéreux envisagent-ils de jouer dans des stades cinq étoiles.  Le cahier des charges, qui obligeait les clubs amateurs à se doter, entre autres, d’un siège, des terrains d’entraînements, de toutes les catégories jeunes et d’un budget conséquent… n’a été que très peu suivi par les clubs.

Le volet financier de nos clubs a, jusqu’à maintenant, été non seulement tabou, mais souvent entouré d’une gestion occulte (où vont les retombés issus du transfert des joueurs ?). Pendant des décennies, il a échappé au contrôle fiscal de l’Etat, est-ce que cette gestion a changé avec l’instauration du professionnalisme ?

Enfin, chaque club devrait apporter la preuve qu’il dispose, hors subventions et droits TV, des ressources financières nécessaires (fixées par la Fecafoot) pour aspirer au professionnalisme. Comme rien ou presque de tout ce qui précède n’a été effectué, l’on vit depuis une décennie au Cameroun un professionnalisme de façade.

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