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Cameroun: La lutte contre le paludisme renforcé par la Chine

Pour la première fois, un centre de recherche sur le paludisme ouvrira ses portes au Cameroun Selon l'accord signé avec…

Pour la première fois, un centre de recherche sur le paludisme ouvrira ses portes au Cameroun

Selon l’accord signé avec le gouvernement camerounais, l’Hôpital Gynéco obstétrique de Yaoundé devrait bientôt abriter cette structure qui est un don du gouvernement chinois. Cette information provient d’un responsable du Bureau du conseiller économique et commercial de l’ambassade de Chine dans la capitale camerounaise, monsieur Shen Yi, interrogé par Xinhua. « C’est la première fois que la République populaire de Chine intervient dans un centre de recherche sur le paludisme en Afrique. Avant, elle avait l’habitude d’envoyer des équipes médicales dans les pays africains, par exemple celles déployées à l’Hôpital Gynéco obstétrique de Yaoundé, à l’hôpital de Mbalmayo et à l’hôpital de Guider », a expliqué M. Shen.

Le projet serait évalué à 3 millions de yuans, soit près de 200 millions de francs CFA, et sa mise en place prévoit une période trois ans. Le financement comporte un don en médicaments et en équipements. Chaque année, une mission d’experts sera présente pour travailler sur le terrain pendant environ quarante-cinq jours. Mais la gestion du centre sera mixte: il y aura une équipe technique chinoise et une équipe camerounaise. Dans le cadre de la cérémonie d’ouverture annoncée dans les prochains jours, il est fait état de l’arrivée de quatre experts chinois pour un séjour de cinquante jours prévoyant des visites dans deux des localités les plus touchées par le paludisme au Cameroun.

Les promoteurs de cette initiative ont relevé le fait que le climat dans les provinces du sud de la chine, est identique à celui des pays d’Afrique subsaharienne. Le paludisme y aurait sévit avant. Maintenant, ce n’est plus le cas. Le gouvernement a beaucoup investi dans la recherche scientifique. Des traitements appliqués avec une très grande efficacité ont permis de l’emporter sur la maladie. Le gouvernement chinois voudrait ainsi faire bénéficier les résultats de cette recherche aux pays africains amis. Quatorze pays africains devraient pouvoir bénéficier de ce soutient, qui n’est pas des moindres vu le nombre de décès causé par le paludisme. Le Cameroun est justement présenté comme l’un des pays durement affectés par cette maladie. D’après le ministère de la Santé publique, il constitue la première cause de morbidité dans le pays.

Il existe un Programme national de lutte contre le paludisme, dont une enquête réalisée en 2004 avait révélé un taux de 40,1% de morbidité chez la population générale. Avec un taux brut de mortalité infantile de 74% (0 à 1 an) et infanto juvénile (0 à 5 ans) de 144%, ainsi que le taux de mortalité maternelle de 669 pour 100.000 naissances vivantes, les enfants de moins de 5 ans et les femmes enceintes représentent les groupes les plus vulnérables. Les enfants de moins de 5 ans (17%) et les femmes enceintes (5%) représentent un total de 22% de la population totale avec les risques de morbidité et mortalité les plus élevés. Au cours de la grossesse, informent les spécialistes, le paludisme est la cause des avortements, des accouchements prématurés, de la mort-inutéro, de la mortalité, du faible poids de naissance ainsi que de l’anémie du nouveau-né. Le Programme national de lutte contre le paludisme précise que les femmes enceintes présentent une diminution de l’immunité qui les rend plus susceptibles à cette maladie.

Le gouvernement camerounais met notamment en oeuvre un plan stratégique national de lutte contre le paludisme, conduit par le Programme national de lutte contre le paludisme. En conformité avec les Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD) fixés par les Nations Unies, cette stratégie prévoit de réduire de 50% la morbidité et la mortalité liées au paludisme, en particulier dans les populations à risque d’ici 2010. En dehors du Fonds mondial de lutte contre le Sida, la tuberculose et le paludisme, et de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), des pays étrangers tels que la Chine figurent parmi les partenaires du pays dans son combat contre cette endémie.


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