Le jeune étudiant a été condamné une fois de plus à 3 ans de prison ferme pour homosexualité
La Cour d’Appel de Yaoundé a confirmé lundi 17 décembre 2012, la condamnation de Roger Jean-Claude Mbédé, un jeune étudiant camerounais, à trois ans de prison ferme pour homosexualité. Pour Me Michel Togué le Cameroun continue dans la bêtise. Le procureur général a estimé qu’il n’y avait pas d’éléments dans ce dossier mais la Cour a tout de même confirmé le premier jugement prononcé en première instance. Mbédé n’était pas présent à la Cour au moment où le verdict a été rendu. S’il avait été là, il aurait été arrêté dans la salle. L’avocat a poursuivi que son client allait se pourvoir en cassation. Je suis catastrophée par la nouvelle. Cette condamnation est scandaleuse. Les conditions du délit d’homosexualité ne sont pas réalisées comme le soutenait d’ailleurs le procureur général, a réagi Saskia Ditisheim, avocate suisse de Mbédé, dans un courrier électronique. Cette décision n’est pas conforme au droit mais conforme soit à l’ignorance de la loi, soit à l’homophobie des juges, a-t-elle estimé.
Une ONG dénommée «All out» basée au États Unis et qui soutien Roger Jean-Claude Mbédé, s’est saisie de l’affaire. Ses membres ont d’ailleurs assuré qu’ils continueront la campagne afin que le président Paul Biya fasse libérer les détenus condamnés pour homosexualité. Qu’il abolisse aussi les lois homophobes toujours en vigueur au Cameroun. En septembre, «All Out» avait annoncé avoir récolté 100 000 signatures pour une pétition demandant l’abandon des poursuites contre Mbédé. A titre de rappel, en mars 2011, Mbédé avait été arrêté au domicile d’un particulier à qui il avait envoyé un SMS disant: Je suis très amoureux de toi. Il a ensuite été écroué à la prison centrale de Yaoundé, puis condamné le 28 avril 2011 à trois années de prison avant d’être remis en liberté provisoire le 16 juillet 2012. D’autres procès comme celui en appel des deux jeunes condamnés à cinq ans de prison et emprisonnés depuis novembre 2011, ainsi que celui de deux femmes accusées d’être homosexuelles, sont en cours dans le pays où des associations militent pour le durcissement des lois contre l’homophobie.
