L’attaque aurait eu lieu à Amchidé, une ville de la région de l’Extrême-Nord, à la frontière avec le Nigeria
Onze personnes dont 10 Nigérians et un jeune Camerounais de 15 ans ont été tuées dans une attaque attribuée à la secte islamiste nigériane Boko Haram mardi à Amchidé, une ville de la région de l’Extrême-Nord du Cameroun à la frontière avec le Nigeria, rapporte jeudi le quotidien gouvernemental camerounais Cameroon Tribune citant une source policière. « Depuis mardi dernier, la psychose liée à la menace Boko Haram, du nom de la secte islamiste, est montée d’un cran dans la ville camerounaise d’Amchidé dont l’espace et les habitations se confondent avec ceux de la localité nigériane de Banki », écrit le journal relatant le drame survenu au poste frontière regroupant les services de la douane et la police des deux pays voisins.
« Mardi soir, alors que les fidèles musulmans de Banki achevaient leur prière du soir, des individus arrivés à bord de cinq véhicules banalisés investissent le centre administratif et commercial de Banki. Selon l’officier de police camerounais Oumarou Abdoulaye, coordonnateur des activités du commissariat spécial d’Amchidé, les assaillants ont été formellement identifiés comme des membres de la secte islamiste Boko Haram, en raison de leur mode opératoire », poursuit-il. Au terme de longues heures d’échanges de tirs, de 18h30 à 2h00 du matin, apprend-on, les assaillants se sont enfuis, avec des armes récupérées au poste frontière, vers Maiduguri, épicentre des violences imputées à Boko Haram dans le Nord du Nigeria. Alors que la panique créée par cette scène a amené des habitants de Banki à déserter leurs foyers pour se réfugier à Amchidé.
Depuis les attaques meurtrières de Boko Haram pendant les fêtes de fin d’année dans le Nord du Nigeria, l’état d’alerte a été déclaré par les autorités camerounaises dans la partie septentrionale du pays. Côté nigérian, la frontière avait été fermée suite à une décision du pouvoir fédéral d’Abuja. Mais en dépit de ces mesures, la présence de cellules de la secte nigériane a été signalée par des sources sécuritaires sur le territoire camerounais, y compris à Yaoundé, la capitale, et Douala, la métropole économique. La porosité des frontières est le principal facteur désigné pour justifier les mouvements du groupe terroriste. L’attaque de Banki est la première officiellement déclarée.