Elle est organisée par l’association Voix Parole Bégaiement du Cameroun
Comment prévenir et traiter le bégaiement? La question est au centre d’une semaine du bégaiement qui a démarré ce samedi 17 octobre à Douala. Au Cameroun, trois millions de personnes souffrent de ce handicap, soit près de 15% de la population. Encore mal connu, voire même ignoré par les populations, le bégaiement ne bénéficie pas encore de toute l’attention qui devrait lui être accordé par les pouvoirs publics, selon l’Association Voix Parole Bégaiement du Cameroun (AVOPABEC). A cet effet, elle organise du 17 au 22 octobre 2009, une série d’activités basées sur la sensibilisation, l’évaluation et la thérapie. Des actions « bien ciblées » qui selon les organisateurs permettront de contrôler de façon durable le bégaiement. Quelques uns de ces exercices visent directement le mécanisme de la parole, pendant que d’autres s’attaquent aux éléments cachés qui sont à l’origine des problèmes d’élocution.
La semaine du bégaiement se déroule en prélude à la journée mondiale du bégaiement qui sera célébrée ce jeudi 22 octobre, sous le thème « (bien) plus qu’une langue emmêlée ». Ainsi, du 17 au 21 octobre sont prévues des journées portes ouvertes, des consultations et évaluations gratuites sur le bégaiement, le retard de langage, l’articulation et la voix, au siège de l’association à Akwa. La journée du 22 octobre en elle même sera consacrée à la suite des consultations, mais cette fois ci à l’hôpital de district de Deido. S’en suivront des causeries éducatives sur les causes, le développement, la prévention et le traitement du bégaiement par «la méthode J S». Des causeries animées par des orthophonistes, médecins, enseignants et psychologues.
L’objectif de l’association, qui durant cette semaine attend près de 6000 personnes, est de lutter contre ce handicap pathologique qui pénalise plusieurs, par l’information des patients qui prennent encore le bégaiement comme une fatalité. Par ailleurs, l’association déplore le « désintéressement du gouvernement au sujet de cette maladie qu’il ne reconnaît pas du tout ; pourtant reconnu par l’ONU, l’OMS, et l’UNESCO, qui s’activent chaque année pour trouver des solutions de soulagement à ce grand handicap social ».
Peut-on soigner le bégaiement ?
Oui ! Affirme le docteur Jacob Soh, rééducateur orthophoniste, et président de l’AVOPABEC. Mais il importe d’en savoir les causes. Celles-ci restent obscures. On parle notamment des troubles physiologiques tel que des problèmes neuromusculaires. Des causes psychologiques sont aussi évoquées (hyperémotivité, angoisse.). Un facteur génétique semble de plus en plus mis en cause. On peut néanmoins détecter des facteurs qui vont favoriser l’apparition du bégaiement : retard de parole, climat familial tendu, anxiété. De plus, il existe souvent un événement « déclencheur » du trouble : l’arrivée d’un petit frère ou d’une s ur, un déménagement… S’il est fréquent et banal que les enfants bégaient entre deux et trois ans, il faut s’inquiéter si cela continue. Car il faut savoir que plus le trouble est pris tôt, meilleures sont les chances de réussite du traitement. Dès l’apparition de difficultés persistantes, il est donc primordial de consulter un orthophoniste, qui pourra proposer les démarches adaptées. Celui-ci proposera à l’enfant plusieurs exercices (respiration, prise de parole.) qui doivent permettre d’apprendre les bonnes techniques. Chez l’adulte, le traitement se déroulera principalement chez l’orthophoniste, mais pourra aussi faire appel à des psychothérapies Jacob Soh.

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