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Cameroun: L’ADDEC dénonce l’arnaque dans les universités

Voici la déclaration du conseil exécutif national de l’ADDEC dénonçant les man uvres de certains bailleurs véreux dans les mini-cités

Qu’est devenue la justice au Cameroun?
Voilà une question qui, pour des esprits malavisés, pourrait sembler dépourvue de prétexte et même de pertinence. Cependant, il suffit, pour la rendre intelligible, de se frotter un temps soit peu, à notre système judiciaire pour en ressortir édifié, surtout lorsqu’on a les bras courts et les poches asséchées à l’image de celles des étudiants. La situation ci-dessous, que l’Association pour la Défense des Droits des Etudiants du Cameroun (ADDEC) suit de très prés depuis belle lurette, semble, du moins jusqu’ici, lui donner raison.

Il s’agit de la situation des étudiants abusés à la mini-cité Fashion.
En effet, des étudiants, ayant sollicité de manière individuelle la location d’une chambre dans la mini-cité Fashion (située en Zone de Résidence Universitaire), se sont fait arnaquer par le concierge de ladite mini-cité, le nommé Ebotetah Pascal Enow-Ma-Mbeng avec la complicité de son petit frère Ebotetah Peter et du bailleur Ebot John. Monsieur Ebotetah Pascal Enow-Ma-Mbeng, les recevait individuellement dans la mini-cité en question en faisant croire à chacun d’eux qu’une chambre était sur le point d’être libérée. Cependant, pour s’assurer la priorité au moment de l’attribution de la chambre une fois libre, il était question pour les demandeurs qu’ils étaient, de lui verser la somme valable pour un an de loyer, ou encore une forte avance pour les moins nantis. Grâce à cette ruse, Ebotetah Pascal Enow-Ma-Mbeng a réussi – avec la complicité de son petit frère, qui signait comme témoin sur les reçus de versement à eux délivrés – à spolier à une trentaine d’étudiants une somme d’argent d’environ deux millions cinq cent soixante douze mille francs (2 572 000Fcfa) avant de prendre la clé des champs.

Ils ont alors entrepris de porter plainte auprès du Commissariat du 5ème arrondissement, contre Ebotetah Pascal Enow-Ma-Mbeng, Ebotetah Peter et le bailleur pour escroquerie et abus de confiance. Lesdites plaintes ont abouti à l’arrestation de Ebotetah Peter qui, après neuf jours de garde à vue, a été «élargi», d’après l’expression de l’enquêteur en charge de l’affaire, le 28/01/2012. Le bailleur, Ebot John – après avoir versé un millions de francs (1 000 000Fcfa), somme d’argent que les étudiants n’ont jamais prise, car insuffisant par rapport à celle revendiquée, a lui aussi été mis en garde à vue, puis libéré le même jour que Ebotetah Peter, après seulement une nuit et un jour de détention.

Les étudiants marchent
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Il faut préciser, que Ebot John avait pris l’engagement sur procès verbal, en notre présence, dans les locaux du commissariat du 5ème arrondissement, qu’il rembourserait la totalité de ce qu’il doit aux étudiants au plus tard le vendredi 03/02/2012. Ce délai est largement dépassé et les choses semblent évoluer au gré de M. Ebot John, qui ne s’est pas gêné pour dire aux étudiants qu’il connait personnellement le Procureur de la République près du tribunal de Première Instance de Yaoundé Centre Administratif et qu’ils sont bons amis. Ainsi, il y a des raisons de croire, en examinant l’évolution de la situation, que la corruption aurait pris le pas sur la justice. Car, à l’heure qu’il est, une source au sein du commissariat du 5ème arrondissement fait part de ce que la plainte qui était encore en instruction, est désormais entre les mains du procureur de la République prés du tribunal de Première Instance de Yaoundé du centre Administratif. Conclusion, le bailleur au lieu d’user du temps de liberté a lui accordé pour trouver la somme restante, s’est évertué à «secouer ses réseaux» comme il l’avait promis aux étudiants. Il faut également préciser que la somme d’un millions de francs, versée par Ebot John se trouve en ce moment entre le commissariat du 5ème arrondissement et le procureur de la République prés du tribunal de Première Instance de Yaoundé du centre Administratif.

Les étudiants concernés, nos camarades, sont toujours sans domicile fixe, et l’on n’a certainement pas besoin d’être érudit pour comprendre combien une telle situation leur est préjudiciable; surtout en pleine période des examens de fin de premier semestre. Voilà donc, chers camarades, une preuve de la pertinence de la question du départ. Toute chose qui témoigne, à biens des égards, de ce que notre justice protège les brigands au détriment d’innocents citoyens.

L’Association pour la Défense des Droits des Etudiants du Cameroun(ADDEC) invite par conséquent tous les étudiants ayant des problèmes similaires, des problèmes liés au logement, ou qui sympathisent de la souffrance de ces camarades à bien vouloir se manifester à son bureau; car les difficultés liées à notre catégorie sociale imposent à chacun de nous d’être comme un frère pour l’autre.
Le Conseil Exécutif National


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