CultureCulture › Arts visuels

Cameroun: L’association culturelle Acor contemporain veut faire de « Re-belle », une de leurs oeuvres majeures!

Interview de Martial Nguea du groupe Acor contemporain

Merci de répondre aux questions de JDC. Vous aller présenter au public camerounais une nouvelle pièce appelée Vipère folle. Présentez la pièce à nos internautes
On l’appelle vipère folle, c’est une enfant soldat, adolescente, qui a oublié son nom, son âge et son origine. Aujourd’hui, elle est blessée au cours d’un affrontement entre les factions rebelles et les forces gouvernementales fréquentes en Afrique. Dans ce meli-melo, elle se pose la question: doit-elle s’accrocher, essayer de continuer de vivre, ou inspirer une dernière fois? Elle, qui a vécu les affres de la guerre. Délogée tout d’abord de chez ses parents, tués devant elle; Capturée et emmenée de force, droguée, résignée à être violée et violentée par une armée d’hommes qui ne connaît d’autres langages que celui de la violence. Sa mémoire lui revient. Elle relate en silence sa courte et mouvementée vie mais surtout son désir ultime: redevenir BELLE, pas RE-BELLE.

La pièce est jouée par Patricia Bakalack
La pièce Re-Belle est un spectacle de théâtre joué sous la force de monologue. Elle est tirée d’un texte inédit écrit et mis en scène par Emery Noudjiep Tchemdjo, un jeune dramaturge camerounais, lauréat de plusieurs prix de mise en scène et nominé à la première édition du grand prix africain de littérature francophone, en décembre 2008. L’interprétation est faite par Patricia Bakalack, jeune comédienne camerounaise résidente en France. Habituée des plateaux de cinéma, par ce projet elle fait son véritable pas majeur au théâtre. Elle en assure d’ailleurs la production.

Le spectacle raconte le quotidien et la vie des enfants soldats. Pourquoi ce thème, qu’est-ce vous a inspiré ?
Dans plusieurs pays à travers l’Afrique, le phénomène des enfants de la rue, des enfants soldats devient une véritable question de conscience aussi bien pour les politiques que pour l’être humain en général. On a l’impression que les politiques de défenses des droits des enfants entretiennent une sorte de complicité avec les Etats et les milices incriminées. Les enfants sont abandonnés à leur propre sort. Une question revient constamment à l’esprit : Qui seront les parents de demain si on ne fait rien pour extirper ces milliers d’enfants dans les guerres et dans les rues? C’est en regardant à la télé les combats entre forces armées loyalistes et rebelles presque entièrement composées d’enfants soldats que nous sont venues, les questions qui ont accouchées de ce texte. En quoi ces enfants enlevés, drogués et forcés au combat, sont-ils réellement coupables dans ces guerres? Après recherches, la vérité nous est apparue, brutale et sèche. Ces enfants ne sont que des instruments emmenés contre leur gré à se battre pour les intérêts des multinationales dont ils ignorent les moindres enjeux. Il nous est alors paru important de le dire avec des paroles empruntées aux victimes extrêmes, les filles enfants soldats. Dans cette contribution au débat, il est question pour nous, à défaut de ne pouvoir faire changer cet état de choses, au moins de l’exorciser par des mots et le jeu.

L’affiche de « Re-belle »
Journalducameroun.com)/n

Un mot sur la compagnie Acor contemporain
C’est une association culturelle professionnelle. Elle a été créée en 2005 à l’initiative des jeunes artistes comédiens, auteurs, metteurs en scène et autres techniciens de spectacle, camerounais, préoccupés par le développement et l’industrie de l’art. Ses principales activités sont consacrées à l’encadrement, la production, la création et la diffusion théâtrale. Grâce aux séries d’ateliers de formations, aux programmes de lectures de textes, aux productions théâtrales et aux spectacles d’envergure ayant fait l’objet de plusieurs tournées aussi au Cameroun, en Afrique et en Europe, avec quelques stages de formation au Canada, la compagnie théâtrale Acor contemporain s’impose peu à peu comme un levier du théâtre contemporain dans l’univers théâtral camerounais et africain. Ses récentes productions Black Neige et les Sept nègres, le temps d’une cigarette, le jeu de vengeance ont respectivement reçu les prix du meilleur texte et prix du meilleur spectacle au festival les scènes du théâtre francophone ; Elle collabore à plusieurs créations, tel le procès de l’oreille rouge mise en scène du metteur en scène d’origine Béninoise Kocou Yemadje qui a donné près d’une dizaine de représentation à la fois au Cameroun et au Benin au FITHEB. Le spectacle Re-Belle est l’un de ses projets majeurs de l’année 2009. Il déplace pour la circonstance une comédienne, inscrite au cours d’arts dramatiques au studio pygmalion de Paris pour donner de l’éclat à la production. La pièce, en création, est attendue dans 05 salles de spectacle à Yaoundé et Douala.

D’autres projets en cours?
Pour le moment, nous nous consacrons à cette production. Nous cherchons le moyen de le mettre dans un circuit de diffusion à l’international. Nous sollicitons certains théâtres en Europe et après il pourra rentrer dans les festivals pour un autre type de diffusion.

Patricia Bakalack assurre le monologue dans « Re-belle »
Journalducameroun.com)/n


À LA UNE


SondageSorry, there are no polls available at the moment.
Back top