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Cameroun: le CL2P appelle à la libération de Polycarpe Abah Abah

Par le Comité de libération des prisonniers politiques (CL2P) Le Comité de libération des prisonniers politiques (CL2P) vient d'apprendre avec…

Par le Comité de libération des prisonniers politiques (CL2P)

Le Comité de libération des prisonniers politiques (CL2P) vient d’apprendre avec regret la condamnation de M.Polycarpe Abah Abah à 20 ans de prison ferme par le Tribunal criminel spécial (TCS) du Cameroun. Il est reproché à l’ancien directeur camerounais des Impôts le détournement de plus de 1,8 milliards de F CFA destinés au remboursement de la Taxe sur la valeur ajoutée (TVA).

Il est pourtant apparu au cours de ce procès qui s’est ouvert le 19 janvier 2015 qu’il s’agissait d’une erreur de la Commercial Bank of Cameroun (CBC) commise sur le compte personnel de M.Abah Abah qui ne différait du compte intitulé «remboursement de la TVA» que d’un chiffre. L’erreur constatée par M.Abah Abah le 28 avril 2000 a été signalée à la direction générale de la CBC qui l’a reconnue puis rectifié cette opération malencontreuse à la date de valeur de cette dernière.

C’est aussi le lieu de dénoncer avec la dernière énergie les man uvres dilatoires du parquet du Tribunal Criminel Spécial TCS anti-corruption qui ont consisté à revoir à chaque étape de la procédure le montant présumé détourné à la hausse une fois dos au mur. De quoi porter gravement atteinte aux droits de la défense de l’accusé pourtant prévus tant par le Pacte international relatif aux droits civiques et politiques que de par la Charte africaine des droits de l’homme et des peuples, des instruments juridiques internationaux ratifiés par le Cameroun.

Nous déplorons également que le TCS n’ait pas tenu compte du rapport d’enquête administrative diligentée par la présidence de la République sur cette affaire au début des années 2000, lequel rapport avait purement et simplement conclu à une absence de malversations financières.

En foi de ce qui précède, le CL2P:

Réitère que M. Polycarpe Abah Abah est un prisonnier politique
Rappelle que ses ennuis judiciaires puisent leurs origines dans les batailles de positionnement et luttes fratricides entre élites politiques de la région du Sud, dont est originaire le chef de l’Etat camerounais, Paul Biya.

Rappelle que son seul tort est d’avoir été désigné par des bulletins des services secrets camerounais comme un membre influent du G11, groupe de jeunes proches collaborateurs de Paul Biya soupçonnés d’avoir envisagé de succéder à ce dernier en 2011.

Souligne qu’il n’a pas eu droit à un procès équitable
Dénonce cette avalanche de condamnations qui revêt les allures d’un acharnement politique.

Appelle à nouveau à sa libération immédiate.

Fait à Paris, le 03 novembre 2016
Le Comité de Libération des Prisonniers Politiques (CL2P)
Joël Didier Engo, le président

Polycarpe Abah Abah, photo d’illustration
Droits réservés)/n

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