Le 12 Avril au CCF de Yaoundé, la cérémonie inaugurale du festival a été annulée en présence des invités et des journalistes. Les raisons.
Les raisons de l’annulation et les résolutions du Gouvernement
Sur la note préfectorale (préfet du Mfoundi) on pouvait lire en mention « Très urgent ». Sur l’objet il est spécifié : « Suspension du festival du film des droits de l’homme ». Le motif : « Absence du visa de Madame le ministre de la Culture sur l’ensemble des films à projeter ». En plus, des films tels que « Révolutions mode d’emploi » ont été jugés susceptibles de porter atteinte à l’ordre public. Les organisateurs du festival ont reconnu la décision du préfet M. Jean-Claude Tsila et ont informé le public que les projections diverses et les activités planifiées (Mendong, Université de Yaoundé 2, Elig Edzoa et Briqueterie) ont été supprimés. Après un entretien entre le Ministre de la culture madame Ama Tutu Muna et le comité d’organisation (Vincent Mercier et Yannick Deubou) le Jeudi 14 Avril 2011, il en ressort que le ministère de la culture a bloqué le festival à son niveau parce-que c’est Espace Lumière (le partenaire technique du festival ndlr) qui a demandé l’autorisation de visa de diffusion, et c’est à eux que cela a été accordé et non à Alliance Ciné. Mercier se défend et estime que «c’est la petite bête qu’il cherche. Dans les demandes de visa, il est bien mentionné tous les partenaires du festival, y compris Alliance Ciné, qui en est le principal. Le ministre a demandé qu’on fasse une nouvelle demande au nom de Alliance Ciné et que les films seront visionnés par une commission composée par des représentants de la présidence de la république, des services du premier ministre et des universitaires. C’est après le visionnage de cette commission qu’on nous dira si oui ou non le festival peur se tenir.
L’ambition: Encourager la culture des droits humains au Cameroun
Cette suspension arrive dans un contexte politique pour expliquer quelque peu la nervosité autour de la discussion de certaines questions de droits de l’homme au Cameroun. « Étant donné les raisons indiquées par les autorités, nous pensons que c’est politiquement le refus motivé de discuter des problèmes touchant les droits de l’Homme au Cameroun. Nous déplorons cette situation et regrettons que le dialogue autour des droits de l’Homme ne puisse pas être tenu impartialement au Cameroun », affirme le directeur du festival Vincent Mercier. Pour le comité d’organisation, les autorités camerounaises ont suspendu un événement qui devait à travers des rencontres et des échanges, être une plateforme de dialogue, pour devenir un endroit pour l’expression d’une culture démocratique. Les films présentés avaient déjà été examinés dans d’autres pays africains et le festival a déjà eu lieu paisiblement dans certains pays sur le continent. Il est à noter que cet évènement culturel a pour ambition unique d’alimenter le débat public de manière apaisée et pacifique sur les sujets portant sur les thèmes des droits de l’homme.