Par Fernant Nenkam, dirigeant de sport
La finale de la Coupe du Cameroun de football, remportée par Yong sports academy de Bamenda en Décembre dernier a bouclé la saison sportive 2013. La nouvelle année sportive de la Ligue 1, initialement annoncée pour le 18 janvier prochain, a été reportée sine die. En attendant, en marge des préparatifs de la Coupe du monde FIFA Brésil 2014, des dossiers, pour le moins fumants, inondent la table de l’instance dirigeante du football notamment les cas de Bamboutos FC remis en scelle par le CNOSC (Comité national olympique et sportif du Cameroun), les suspensions des équipes et dirigeants dans la région du Littoral et éventuellement l’après Comité de normalisation. Chaud devant!
Cas Bamboutos: un véritable serpent de mer
La relégation de cette équipe remonte à de nombreuses années. Son Président général de l’époque, le bouillant Tagou, promoteur de Afrique Média, une chaîne de télévision émettant de Ndogbon, un quartier de Douala, avait promis l’enfer aux responsables de la FECAFOOT. De fil en aiguille, sa requête a débouché sur une réhabilitation. Va-t-il compléter la liste des 18 formations attendues sur les starting-blocks du futur championnat de D1 rebaptisé Ligue 1 en lieu et place de MTN Elite One? En effet, l’opérateur de téléphonie mobile a quitté la barque officiellement pour des raisons internes à sa gestion. D’autres partenaires stratégiques de la FECAFOOT ont tourné le dos à la Ligue de football professionnel du Cameroun. Sale temps ! De courte durée tout de même puisque CAMTEL va combler le vide à concurrence de combien de Francs CFA ? Top secret !? L’immixtion du CNOSC est interprétée par certains observateurs comme anormal. Le Cameroun serait, à leur connaissance, le seul pays où le Comité national olympique interfère dans les affaires courantes d’une fédération de football. Et si c’est pour réparer une injustice… tant qu’à s’impliquer encore davantage. A Mbouda cependant, on est sûr et certain de reprendre le chemin des stades. Le mécanisme a mettre en place pour la re-intégration de cette équipe mythique va poser un problème de nature à faire jurisprudence. Comment pourrait-on admettre directement en Ligue 1 une formation reléguée de deux divisions ? Wait and see.
Suspension des équipes et dirigeants dans le Littoral
Ce qui s’est passé récemment dans le Littoral s’apparente à un missile à tête chercheuse. Au départ, le réglement avait été mal ficelé. Comment imaginer que des associations acceptent tout sauf à penser à un point essentiel à l’exemple du délai d’appel aux décisions du Comité régional de normalisation? Toutes les parties avaient convenu de l’homologation de toutes les rencontres avant la dernière journée. Tenu à la gorge par les contraintes du calendrier national, ce préalable fut évacué manu military. En vérité, il fallait faire vite pour honorer le rendez-vous en vue de désigner les promus en Ligue 1. Les légalistes ont payé une sanction lourde. Vraiment lourde! L’appel introduit à Yaoundé n’a pas accouché d’une souris et pour cause. La forme n’était pas respectée et sur le fond, on a trouvé à redire. Au-delà de toute interprétation à situation spéciale il faut appliquer une mesure exceptionnelle. Sauf à valoir éloigner du champ footballistique les dirigeants suspendus parmi lesquels un certain Eugène EKEKE, un des buteurs camerounais du Mondiale italien de 1990. Une levée de suspension est vivement souhaitée. Le sport s’accommode mal de l’exclusion. Au-delà du jeu, le sport est vertueux, rapproche et unit les hommes. Il est vrai, les enjeux immédiats sont importants notamment les élections à la FECAFOOT.
Ce n’est plus un secret. Les acteurs s’organisent et attendent impatiemment la fin du mandat du Comité de normalisation. A quelle sauce seront mangés les associations et les corps de métiers? Quelle incongruité de constater que la force de la fédération est engluée dans les seconds rôles? Depuis la nuit des temps notamment dans la seconde moitié des années 1800, les associations furent à l’origine des fédérations. Le mathématicien dira que : « ceci implique que la fédération est une émanation des associations sportives ». Est-ce compliquer à comprendre et à prendre ses responsabilités pour participer efficacement dans l’orientation de la politique menée par la fédération, fut-elle la FECAFOOT? La création de l’Association des clubs procède de cette logique. A l’origine, elle était un contrepoids à la FECAFOOT. Malheureusement pour des besoins électoraux, les stratèges en avaient fait, à tort, un membre à part entière de la FECAFOOT. Le Comité de normalisation a soumis la mouture des textes de la FECAFOOT à la FIFA pour appréciation et avis. Les associations et corps de métiers ont-il déjà évalué leur poids pour faire entendre leurs voix pour une prise en compte de leur désiderata? Si cela a été réalisé, ont-il suivi pour s’assurer de son effectivité? Face à l’adversité menée par des amoureux du sport assoiffés et obnibulés par la manne financière procurée par le football, les associations sportives notamment les clubs doivent jouer la carte de la transparence, de la solidarité, de la confiance et du respect mutuel. Sinon, ils ne sauront jamais tirer le moindre bénéfice du football devenu une véritable industrie probablement mafieuse.
Flou sur les transferts: A qui profitent les transferts des joueurs?
A l’aube du début de la « saison », nous recommandons aux clubs de recruter un arbitre et un Agent de joueur trillés sur le volet. Un arbitre pour l’accompagnement de l’équipe dans l’enseignement, l’interprétation et l’application des Lois du jeu. Un Agent de joueur sérieux, honnête, réputé pour la détection et la gestion des transferts de joueurs. Ne serait-il pas important et efficace d’engager une réflexion sur les transferts pour évacuer le flou qui l’entoure à dessein? Combien de clubs ont fait banqueroute alors que leurs joueurs ont signé des contrats mirobolants avec l’onction de la FECAFOOT? A propos, combien de clubs ont disparu de l’échiquier du football pour avoir tenu à la culotte la FECAFOOT? Nous pensons, par exemple, à la jeune formation d’Espace FC de Douala de la Présidente Gisèle YEMELI dont des joueurs évoluent aux États-Unis, en Belgique, au Maroc, au Ghana, au Togo. Après une vérification et des preuves à l’appui, ces talents ont été effectivement transférés avec la bénédiction de la FECAFOOT. Sûr que d’autres clubs seraient dans la même situation. Les multiples occupations du Président Iya Mohammed ne lui avaient pas permis de répondre au courrier de cette jeune formation de la ligue départementale du Wouri reléguée de deux divisions à cause du forfait général. Mme Yemeli continue d’attendre la réponse du Ministre des sports et de l’éducation physique saisi depuis 2012. Quelle lenteur dans le traitement d’un dossier d’une personne en difficulté grave? De surcroît une association sportive.

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