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Cameroun: Le gouvernement dément le risque de rupture des produits pétroliers

Dans un communiqué rendu public Total faisait savoir à ses clients qu’un risque de pénurie était réel

L’Etat dément le risque de pénurie.
Le gouvernement a démenti vendredi 13 mai, l’hypothèse d’une pénurie des produits pétroliers dans les points de distribution du Cameroun. Suite à la rumeur relative au risque de rupture en produits pétroliers, le ministre de l’Energie et de l’Eau rassure le public et l’ensemble des marketers que les produits pétroliers sont disponibles dans l’ensemble des dépôts de la société Camerounaise des dépôts pétroliers a-t-on appris d’un communiqué issu de cette administration. Ce communiqué intervient alors qu’une note du distributeur Total Cameroun, faisait savoir à sa clientèle qu’il existait des risques de « tensions » dans la fourniture des produits pétroliers au Cameroun. La SONARA (Société nationale de raffinage) vient d’informer la SCDP qu’elle ne sera plus en mesure d’assurer ses engagements de livraisons à compter de la semaine prochaine. Aussi, malgré tous les efforts que nous continuerons à produire afin de vous garantir vos programmes de livraisons, nous vous demandons de vous préparer à des ruptures possibles, affirme une note de l’entreprise Total Cameroun, diffusée mercredi. Les responsables de stations services se sont refusés à tout commentaire et dans les bureaux de Total à Yaoundé la capitale camerounaise, on indique ne pas pouvoir donner des explications sur une note prise par la direction générale. Selon le journal Mutations qui cite pour sa part Perrial Nyodog, le directeur général de Tradex elle aussi impliquée dans la distribution des produits pétroliers, l’alerte de Total ne serait pas justifiée, des mesures étant prises par le gouvernement pour faire face à toute contrainte dans la distribution des produits pétroliers. Dans certains milieux autorisés cependant, on n’est pas aussi serein. Bien sûr le gouvernement ne peut prendre le risque de laisser une pénurie de pétrole s’installer sans réagir, mais il y a des problèmes de fond et tant qu’on ne les a pas résolus, des risques de rupture de stock planent toujours, fait savoir un expert proche de la distribution des produits pétroliers.

. Mais reste silencieux sur la situation actuelle de la SONARA
Plusieurs recoupements d’information permettent de mieux saisir la situation. Commentant cette nouvelle affaire, le journal Mutations a soulevé un problème de risque de faillite planant sur la Société nationale de raffinage, la SONARA. Elle aurait engagé d’importants investissements, sur lesquelles pèseraient de forts soupçons de délit d’initiés. Citant une source à l’intérieur de cette société, le quotidien rapporte que Charles Metouck, son Manager général aurait profité de la validation du projet des travaux d’extension, pour toucher au passage des commissions importantes. Une situation qui toujours selon le journal, a entrainé des blocages au niveau des principaux ministères de tutelle. Une information évidement non vérifiée, mais qui semble se conforter dans une toute autre approche, celle d’un article du site d’information camer.be, qui fait Etat de ce que le ministère en charge du Controle supérieur de l’Etat possèderait un lourd dossier susceptible de mettre monsieur Metouck à la disposition de la justice. Ce qui reste constant est que la SONARA a des difficultés financières. Elle a engagé des travaux lourds qu’elle tarde à achever et donc à rentrer dans ses bénéfices. Dans un de ses rapports sur l’Etat des banques en 2010 au Cameroun, le FMI (Fonds monétaire international) faisait remarquer que la subvention aux produits pétroliers avait créé une situation d’accumulation de dette souveraine qui était dangereuse pour la stabilité du système financier au Cameroun. Or un des grands bénéficiaires de ces dettes souveraines était la Sonara, qui en retour espérait de l’argent issue de la compensation par l’Etat du surplus du prix du carburant. A ce jour l’Etat cumule encore une bonne partie de cette subvention non reversée. La situation fait que la SONARA devient de facto insolvable et ne peut honorer ses engagements de fourniture de produits pétroliers, du moins dans la proportion voulue par le marché camerounais. Tout ceci pour dire que même si le gouvernement rassure, il existe un problème structurel et financier à la SONARA. Une des solutions du gouvernement pourrait être d’importer du pétrole. Mais on se souvient aussi que du pétrole importé au Cameroun avait déferlé la chronique en raison de fortes odeurs suspectes. Si Total réagit conformément à la pénurie qu’elle annoncé, ce serait près de 44% du marché qui serait paralysé.

Extrait du communiqué de Total Cameroun
Journalducameroun.com)/n


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