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Cameroun : le gouvernement interdit d’activités le mouvement « 10 millions de Nordistes » du journaliste Guibaï Gatama

Le ministre de l’Administration territoriale déclare que ce mouvement n’a aucune existence légale et par ses revendications, met à mal la cohésion nationale.

« Sont et demeurent interdites sur toute l’étendue du territoire national, toutes activités, publications, réunions et manifestations initiées ou soutenues par le mouvement dénommé ‘dix millions de nordistes’ ». C’est la substance d’un arrêté pris ce 18 novembre par le ministre de l’Administration territoriale, Paul Atanga Nji.

Pour justifier cette interdiction, le ministre Paul Atanga Nji déclare qu’en plus de s’illustrer par des « publications qui portent gravement atteinte à l’unité nationale et à la cohésion pacifique entre les différentes communautés nationales », ce mouvement « n’a aucune existence légale ».

« Ce mouvement prétend défendre les intérêts des ressortissants des régions de l’Adamaoua, du Nord et de l’Extrême-nord, alors que plusieurs ressortissants des régions concernées ont saisi le ministre de l’Administration territoriale pour dénoncer ces manœuvres obscures auxquelles ils ne sont ni de près ni de loin associés et dans lesquelles ils ne se reconnaissent pas », fait savoir le ministre. «  Le projet porté par le promoteur du mouvement « dix millions de nordistes » vise donc à « diviser les Camerounais en les appelant de manière insidieuse et sournoise à se dresser les uns contre les autres », croit savoir Paul Atanga Nji.

Crée en juillet 2020 par le journaliste et Directeur de publication du trihebdomadaire L’œil du Sahel, le mouvement « 10 millions de Nordistes » affichait son positionnement : «  Cette initiative commune n’est pas politique. Il vise à promouvoir et à défendre vos intérêts au Grand Nord dans un esprit républicain. Il faut donc que chaque nordiste en fasse la promotion pour une prise de conscience collective de notre poids au Cameroun. Si nous sommes 10 millions, cela signifie que nous sommes une force. Nous devons le dénoncer. Nous devons avoir un mot dans les affaires de notre pays. Nous avons un rôle à jouer dans notre pays ».

Par la suite, le mouvement va s’illustrer par une série de revendications, notamment celles portant sur une plus grande représentativité des « Nordistes » dans l’appareil d’Etat du Cameroun.

C’est ainsi qu’il va engager un bras de fer avec le ministre de la Fonction publique qu’il accuse de ne pas avoir respecté le nombre de places qui revient aux régions septentrionales au dernier concours de l’Ecole nationale d’administration et de magistrature (Enam).

Plus récemment, le mouvement va interpeler les parlementaires « nordistes », afin que ceux-ci s’assurent de ce que le budget de l’Etat qui va être voté au Parlement ne le soit pas au détriment des projets pour  le Grand-nord.


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