Face à la disponibilité limitée des fonds publics pour des besoins sanitaires toujours plus élevés, le secteur privé est invité à apporter sa contribution
La santé maternelle et infantile au Cameroun est en danger. En effet de 1998 à 2011, les décès sont passés de 430 à 782 pour 100 000 naissances vivantes. 20 femmes meurent chaque jour, soit 7038 femmes par an, la population d’un village. Les accouchements ont tué trois fois plus que les accidents de la voie publique en 2011 et les deux années d’épidémies de choléra (2010 et 2011) au Cameroun. 1 enfant sur 8 meurt avant l’âge de 05 ans. C’est inacceptable pour le gouvernement. Cette situation qui n’est pas propre à notre pays a interpellé l’Union Africaine qui a lancé la Campagne pour l’accélération de la réduction de la mortalité maternelle en Afrique(Carmma). La Carmma a six axes dont la promotion d’un paquet d’interventions à impact prouvé sur la santé de la mère et de l’enfant au niveau clinique et communautaire, la mobilisation communautaire et le plaidoyer. Les actions sont liées au développement et au recyclage des ressources humaines, à la mise à disposition des médicaments et des équipements, aux prestations des services et aux financements. C’est cette dernière impactant les autres qui interpelle les acteurs du secteur privé.
Pour cela le ministre de la Santé publique les a eus récemment autour de lui lors d’une cérémonie semblable à un appel de fonds en direction du secteur privé. Sont ainsi attendus de ces acteurs, des équipements et matériels pour salles d’accouchement, services de nouveau-nés et banques de sang ou des fonds pour les acquérir. La priorité est accordée aux tables d’accouchement (850 000 Fcfa), tensiomètres et stéthoscopes (75 000 Fcfa), boites d’accouchement (150 000 Fcfa), boites de césarienne(300 000 Fcfa), boites d’épisiotomie (225 000 Fcfa), boites de curetage (425 000 Fcfa), ventouses (250 000 Fcfa), f toscopies (15 000 Fcfa), Doppler (250 000 Fcfa), tables de réanimation de nouveau-né (4,5 millions Fcfa), couveuses (5,5 millions Fcfa), réfrigérateurs pour banque de sang (3 millions Fcfa), kits pour opération de fistule obstétricale… D’autres interventions peuvent porter sur l’octroi des bourses aux élèves sages-femmes, la construction ou la réfection des internats, maternités ou blocs opératoires, des dons d’ambulances, la sensibilisation à travers les médias, la construction de cases d’attente pour femmes enceintes en attente d’accouchements.
Après avoir déclaré aux potentiels contributeurs présents à la cérémonie de collecte de fonds et de dons que c’est une »affaire de tous », André Mama Fouda a reçu avec joie les contributions de plusieurs structures. Addax pétrolium a offert 38,5 millions de Fcfca, Pérenco pour la première phase 22,5 millions de Fcfa en équipement, Ubipharm a offert 100 tensiomètres et 100 stéthoscopes. Les autres tels Laborex Cameroun, Express Union, le Cerac, la Sni, le Lions Club Centre et la fondation Lions club Cameroun, la fondation Mtn et le Fnuap ont fait des promesses très attendues par le Minsanté. Le défi est grand, mais le potentiel est immense, reste aussi que les fonds publics dédiés à santé soit déjà bien gérés, surtout qu’ils sont encore très loin des 15 % du budget annuel prévu par la déclaration d’Abuja d’ici 2015.