Lors de la veillée mortuaire de l’ex capitaine des Lions indomptables Stephen Tataw le 28 août 2020 à Yaoundé, l’ancien goléador Samuel Eto’o, représentant du président de Confédération africaine de football Ahmad Ahmad, a délivré un discours hommage à la mémoire de l’illustre disparu. Ci-dessous l’intégralité de l’adresse de Samuel Eto’o.
« Le président Ahmad Ahmad m’a chargé de vous rappeler combien l’illustre disparu était un symbole du football africain, combien l’institution qu’il dirige a été fière de le voir activement à la cérémonie du tirage au sort du Chan, ici même á Yaoundé. Cette image seule suffit, pour vous dire, ce qu’il représentait pour le football africain
Combien de capitaines de sélections en Afrique peuvent se targuer d’avoir conduit leurs sélections en quart de finale d’une Coupe du monde ? Ils sont trois. Stephen Tataw en plus d’en faire partie, en est le premier. Les drapeaux du football africain ce soir sont en berne, parce qu’il est important de s’arrêter pour célébrer ceux qui ont écrit son histoire. Il restera un symbole, un précurseur, un monument. Le président de la Confédération africaine de football, m’a demandé de vous présenter ses sincères condoléances, celles de l’institution qu’il dirige, celles de tous les footballeurs africains.
Comment finir, sans dire ce qui personnellement m’anime ce soir. La tristesse forcement mais surtout la fierté. Fierté d’avoir porté le même maillot que lui, fierté d’avoir porté comme lui le brassard, des Lions indomptables, fierté d’avoir échangé longuement de son vivant avec lui sur la question ô combien épineuse du regroupement de tous les footballeurs pour le développement du football camerounais. Il était un artisan humble, effacé, efficace, que beaucoup confondaient à la lâcheté. J’ai côtoyé beaucoup de footballeurs ici comme ailleurs, j’al vu très peu qui acceptent de s’effacer pour les autres, j’ai vu très peu, qui acceptaient de s’humilier pour les autres, j’ai vu très peu gui acceptaient de rester digne même quand les vents de la vie voulaient les emporter. Stephen Tataw, mon grand frère bien aimé, était tout cela. Mon regret aujourd’hui, est de n’avoir pas bouclé avec lui et de son vivant, la reconstruction de l’architecture de la solidarité entre les footballeurs.
Je veux lui dire, et j’espère qu’il m’entend que je vois ne vais pas m’arrêter en si bon chemin, ses conseils et ses engagements constitueront la semence qui nous aidera pendant a saison des récoltes. Je me tiens disponible pour sa famille et les jeunes footballeurs qu’il a toujours encadrés. Le football était ta vie, Parfois au prix de ton honneur. Tu n’as pas semé dans le vent. Je te le promets, j’en prends l’engagement ici devant tous.
Merci pour tout cher ainé. On aurait aimé te voir plus longtemps. C’est pourquoi la douleur nous ronge. Mais ce jour, devrait être un moment de célébration. Tu as été un des grands architectes du château du respect dans lequel le football africain se déploie. Nous sommes donc heureux de t’avoir connu. La Confédération africaine de football est fière d’avoir eu un footballeur de ton rang et de ton talent. Là-bas où tu vas, tu diras à Mbappé Lepe, Théophile Abega, David Mayebi, Benjamin Massing, Marc-Vivien Foé et autres que le football camerounais en particulier et africain en général, leur dit merci pour tout, et ne les oubliera jamais. Repose en paix et que la terre de nos ancêtres te soit légère. »