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Cameroun: Le ministre de la Communication porte plainte contre trois journaux

Les quotidiens Mutations, Emergence et Le Messager ont été traduits au Conseil national de la Communication. On reparle de la santé du chef de l’Etat et de l’affaire du photomontage

Le ministre de la Communication et porte-parole du gouvernement, Issa Tchiroma Bakary, a déposé plainte auprès du Conseil national de la Communication, le 20 mars 2015, contre les journaux Le Messager, Mutations et Emergence, rapporte le quotidien Le Jour ce mardi.

Le directeur de la publication «Le Messager» et un stagiaire dans ledit journal sont ainsi appelés à se présenter auprès du CNC, régulateur des médias au Cameroun, le lundi 20 avril 2015. Ils ont reçu la convocation vendredi dernier, 10 avril, indique Le Jour.

Il est reproché à ce journal souvent critique contre le pouvoir, fondé par feu Pius Njawé, d’avoir publié, le 11 mars 2015, un article «séditieux», avec pour titre: «Après avoir déserté.le chef des armées nargue les soldats». L’article critiquait la publication, sur le site de la présidence, d’une photo présentant le président Paul Biya à une cérémonie d’hommage à 39 soldats tombés sur le front. La cérémonie avait eu lieu le 06 mars à Yaoundé, au Quartier général, au moment où le chef de l’Etat et son épouse étaient hors du Cameroun.

Le ministère de la Communication avait fait une sortie médiatique par la suite, indiquant qu’il s’agissait de «l’ uvre d’un pirate informatique».

Dans la plainte adressée au CNC contre Le Messager, Issa Tchiroma y écrit: «Au moment où la Nation forme une union sacrée contre la barbarie perpétrée par Boko Haram, l’affirmation insidieuse du quotidien Le Messager est de nature à semer la confusion dans les esprits et à saper le moral de nos forces de défense». Le Mincom ajoute par ailleurs que «les propos véhiculés par l’article revêtent un véritable caractère séditieux, susceptible d’être assimilé à une intelligence avec l’ennemi».

Mutations pour sa part est coupable, selon le ministre de la Communication, «au moins en co-action, du délit de propagation de fausses nouvelles, constituant en tout état de cause une grave atteinte à l’éthique et à la déontologie journalistiques». En cause ici: la publication par ce quotidien privé, en intégralité, d’un article en ligne du journal français le Monde sur la santé du couple présidentiel. L’article, qui a soulevé une levée de boucliers au Cameroun contre ce journal, soutenait que Paul et Chantal Biya s’étaient rendus en Europe le 1er mars 2015 afin d’y suivre des traitements médicaux, le président en Suisse et la Première dame en France. Le porte-parole du gouvernement avait alors qualifié le contenu de l’article «d’allégations abjectes et malveillantes». Contrairement au journal Le Messager, Mutations n’avait pas encore reçu hier une convocation au CNC.

Le quotidien Emergence, dans le même ordre d’idées que les faits reprochés à Mutations, est sous le coup de la «propagation de fausse nouvelles» pour avoir publié à sa Une du 15 mars 2015: «Paul Biya.gravement malade». Toujours d’après les détails apportés par Le Jour, Issa Tchiroma qualifie l’article du quotidien privé Emergence de «violation flagrante de la déontologie journalistique. En même temps, il porte atteinte à l’honneur, à la dignité et à la réputation du chef de l’Etat et écorne gravement l’image de marque du Cameroun au sein de l’opinion publique».

Le journal Le Monde lui-même n’est pas épargné. L’article publié sur son site le 13 mars, «ne présente aucun argumentaire probant aux allégations qu’il profère. Il trahit par là même l’intention manifeste de son auteur de nuire à l’honneur et à la réputation des hautes personnalités visées et de les discréditer ; et d’autre part, de ternir l’image du Cameroun à travers le monde», soutient le Mincom qui veut voir tous ces organes répondre de leurs «allégations» devant le régulateur des médias, et au besoin devant les autorités judiciaires.

Issa Tchiroma, ministre de la Communication et Porte-parole du gouvernement camerounais.
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