Le Cameroun fait partie d’une liste d’une FMI de sept pays devenus résilients depuis les années 1990 après avoir été classés fragiles
Avec l’Ethiopie, le Mozambique, le Niger, le Nigeria, l’Ouganda et le Rwanda, le Cameroun fait partie d’une liste de sept pays devenus résilients depuis les années 1990 après avoir été classés fragiles, un statut aujourd’ hui menacé avec l’insécurité dans l’Extrême-Nord et l’Est du pays jugée comme un défi important pour les autorités par le Fonds monétaire international (FMI).
« Le Cameroun est un pays qui a bénéficié d’une stabilité dans sa région, d’un taux d’inflation faible (en augmentation depuis la hausse des prix de carburants et du gaz domestique en juin, NDLR), d’une croissance honorable que nous aimerions voir plus forte », a souligné vendredi à Yaoundé la représentante-résidente du FMI au Cameroun,Boriana Yontcheva.
La stabilité des finances publiques constitue aussi avec l’accès aux financements un autre argument pour justifier le classement duCameroun dans la liste de pays devenus résilients établi par le FMI dans son 2e rapport annuel sur les « Perspectives économiques régionales » sur l’Afrique subsaharienne présentée vendredi au siège de la Banque des Etats de l’Afrique centrale (BEAC) à Yaoundé.
« Il y a dix ans, on était loin de cette situation-là. Le Cameroun a fait de grands progrès », a expliqué Boriana Yontcheva, en présence du secrétaire général de la BEAC, Daniel Ngassiki, puis des responsables de l’administration camerounaise et des représentants du corps diplomatique. Ce pays d’Afrique centrale est cependant confronté à une double menace sécuritaire sur son sol, liée aux activités terroristes de la secte islamiste nigériane Boko Haram dans la partie septentrionale combinées avec celles de groupes armés centrafricains dans la région de l’Est, conséquence de la crise militaro-politique survenue en République centrafricaine (RCA) il y a presque deux ans.
Du fait de cette crise, le Cameroun accueille sur son territoire depuis le début de l’année environ 160.000 réfugiés centrafricains, venus se joindre à plus de 80.000 autres établis depuis une dizaines d’années, portant à près de 280.000 le nombre total de réfugiés dans le pays provenant des pays voisins, dont le Nigeria, selon les statistiques officielles.
Pour la représentante-résidente du FMI, «il est très important d’avoir une réponse sécuritaire et des mesures d’accompagnement pour combattre ces groupes terroristes (qui opèrent au Cameroun). C’est un risque qui est on négligeable». Elle salue toutefois les efforts déjà entrepris par le pouvoir de Yaoundé pour faire face à la menace, surtout avec le déploiement d’un important dispositif sécuritaire dans le Nord du pays pour combattre Boko Haram.