Des conversations privées de l’homme d’affaires continuent de fuiter sur les réseaux sociaux. Celles-ci l’affichent comme un acteur du pouvoir qui tient de hautes personnalités par les privilèges qu’il leur accorde.
Le téléphone d’Amougou Belinga fait du bruit. La dernière causerie qui a fuité sur les réseaux sociaux est un entretien avec le commissaire divisionnaire Dominique Baya, secrétaire général de la Délégation générale à la sûreté nationale (DGSN). Jean Pierre Amougou Belinga, sous un ton menaçant, reproche à son ‘‘voisin’’ d’avoir reçu la visite du patron de la Police camerounaise, Martin Mbarga Nguelé et l’un de ses collaborateurs, le commissaire divisionnaire Meva’a.
C’est que les rapports entre le patron du groupe de presse l’Anecdote et le Délégué général à la sûreté nationale sont électriques depuis quelques temps. Le litige serait né d’un marché réalisé à l’étranger et dont le partage des dividendes n’a pas été du goût de l’une des parties. Un téléspectateur anonyme l’a martelé en juillet dernier par téléphone à l’émission Club d’élites diffusée le dimanche sur Vision 4, sans que la chaîne de télévision d’Amougou Belinga n’y apporte le moindre démenti.
Les rapports tendus entre les deux hommes, et la présence du patron de la police dans le voisinage de l’homme d’affaires, ont donc été à l’origine de ce coup de fil discourtois d’Amougou Belinga à son voisin, le commissaire divisionnaire Dominique Baya, SG de la DGSN.
Avant la fuite de cet appel sur les réseaux sociaux, c’est celui avec l’ambassadeur du Cameroun en République centrafricaine, Nicolas Nzoyoum, qui avait été largement commenté sur la toile. Sous le même ton, le PDG du groupe l’Anecdote reprochait au diplomate d’être de plus en plus absent lors de ses visites en RCA. Amougou Belinga semblait déceler de l’ingratitude dans l’attitude de l’ambassadeur à qui il dit avoir rendu plusieurs services. Il cite des transferts d’argent, une médiation auprès du ministère des Finances du Cameroun pour le décaissement des fonds dus à la représentation diplomatique du pays en RCA. Sans oublier le transport de l’épouse de l’ambassadeur dans son jet privé.
Dans ces deux conversations téléphoniques privées assorties de menaces de rendre compte, pour la première au chef de l’Etat, et la deuxième au ministre de la Justice garde des sceaux, le patron de Vision Finance se montre abusé et prêt à agir en représailles vis-à-vis de ses interlocuteurs.
Dans un autre appel à une personnalité non encore identifiée, il laisse cependant traduire une perte de sérénité. Englué dans plusieurs problèmes, Amougou Belinga affirme « qu’il ne sait plus à qui faire confiance » depuis quelques temps.
Son entourage pense qu’il est la cible des proches collaborateurs du chef de l’Etat, de certaines pontes du régime avec qui des affaires ont mal tournées, et même de quelques membres de son ethnie (Béti) qu’il n’apprécie pas. Dans une récente sortie, il a présenté l’homme Béti comme quelqu’un de « foncièrement paresseux, malhonnête, sournois, cynique, méchant ».