Les parlementaires ont pris part ce 02 décembre à un atelier de sensibilisation sur la sécurité foncière des déplacés internes issus de diverses crises naturelles et sociopolitiques.
Le souvenir de la catastrophe de Gouache, à Bafoussam est encore ancré dans les mémoires. L’éboulement survenu dans cette zone avait fait 43 morts, plusieurs blessés et 141 familles déplacées. Plusieurs glissements de terrain et autres catastrophes naturelles survenues au pays ont laissé de nombreuses familles sans abris. A ces caprices de la nature viennent se greffer les déplacés internes et réfugiés dus aux crises sociopolitiques qui secouent les Etats.
Paul Tchawa, coordonnateur régional du Network of Excellence on Land Governance in Africa (NELGA) catégorise ces sinistrés «ceux dus aux accidents naturels. Dans ce cas, l’Etat doit pouvoir prendre en charge ces cas et procéder au recasement temporaire quitte à ce que l’Etat reprenne les biens initiaux quand la crise est passée. Il y a également des cas où la crise est telle que cela va être des déplacements définitifs. Ce sont des cas complexes car il va falloir prélever dans le domaine national de l’Etat, trouver de l’espace pour les recaser et faire en sorte que sur le plan foncier, il n’y ait pas de conflits avec les populations qui étaient déjà là. Tout ceci peut être résolu à travers le droit, à travers la gouvernance…
Le dernier exemple est celui des déplacés pour cause de crises sociopolitiques. Ces déplacés peuvent venir de l’extérieur du pays comme les réfugiés centrafricains de la région de l’Est du Cameroun par exemple. Dans ce cas, la réaction de l’Etat doit être immédiate, forte, concertée pour le recasement des sinistrés et veiller à ce qu’il n’y ait pas de dérives».
C’est dans ce contexte que la section camerounaise du Réseau des parlementaires pour la gestion durable des écosystèmes forestiers d’Afrique centrale, en partenariat avec NELGA a organisé ce 02 décembre à Yaoundé, un atelier de sensibilisation des parlementaires sur la sécurité foncière des déplacés internes issus des catastrophes naturelles et des crises sociopolitiques. Les parlementaires ont entre autres été formés au toilettage des lois foncières du Cameroun qui datent de 1974. Lois qui ne sont plus adaptées. Selon des données de 2013, près de 85% des terres du Cameroun sont sous régime foncier coutumier. Au moment où la session parlementaire se tient au pays, les représentants du peuple ont été formés «afin qu’ils soient mieux outillés pour interpeller le gouvernement» et faire des propositions concrètes aux membres de l’appareil gouvernemental pour une réforme de la loi actuelle.
Pour le sénateur Charles Mbella Moki, cette formation tombe à point nommé «cet atelier arrive à un moment très stratégique dans la vie de notre pays», indique le participant.