Le ministre des relations extérieures a signé un texte y relatif, alors des membres de cette diaspora appellent au boycott des élections
41 bureaux de vote pour la diaspora camerounaise. La décision a été rendue publique par une décision du ministre en charge des relations extérieures. La création de ces bureaux a épousé l’image même de la représentation diplomatique du Cameroun à l’étranger, soit 35 ambassades et 6 postes consulaires. Sont ainsi concernés, tous les pays de la zone Afrique centrale, du Nigeria, du Libéria, de l’Afrique du Sud, du Sénégal et de l’ensemble des pays du Maghreb (Tunisie, Maroc et Egypte). Les Camerounais résidant en Europe pourront voter dans 11 pays, dont la France, la Suisse, l’Espagne, l’Allemagne, le Royaume-Uni, l’Italie et la Russie. Des bureaux de vote seront également ouverts au Brésil, au Canada et aux Etats-Unis pour l’Amérique ainsi qu’en Arabie Saoudite, en Chine, en Israël et au Japon pour l’Asie.
Cet arrêté est signé au moment où des délégations de la direction générale d’Elections Cameroon (ELECAM) sont en mission dans les ambassades et les postes consulaires du Cameroun à l’extérieur, afin de lancer et d’informer sur le processus d’inscription sur les listes électorales. Cette décision du ministre des relations extérieures créant des bureaux de vote à l’étranger est la manifestation même de la mise à l’écart d’ELECAM, dans ce processus de vote des camerounais de la diaspora. Une mise à l’écart rendue possible en raison de l’ambigüité des textes. D’une part on a l’article 15 décret d’application signé le 8 août 2011 par Paul Biya et relatif au vote des citoyens Camerounais établis ou résidant à l’étranger, qui fixe les modalités de création de ces bureaux de vote. Selon cet article, il appartenait au directeur général des élections de fixer cette liste, sur proposition des chefs de représentation diplomatique ou de poste consulaire. Or à l’article 2 du même texte on peut lire que « le ministre chargé des relations extérieures fixe par arrêté, après concertation avec le ministre chargé de l’Administration territoriale et Elections Cameroon, la liste des représentations diplomatiques et des postes consulaires dans lesquels sont organisées les opérations électorales ou référendaires.»
A l’ambigüité des textes, risquent de s’ajouter les difficultés. Au cours de la mission des diverses délégations d’Elections Cameroon, le constat de la difficulté à transformer les représentations diplomatiques et consulaire en bureaux de vote a été constatées. Dans certains pays qui couvrent plusieurs pays, il sera difficile pour les camerounais concernés, de faire le déplacement. La situation est vraie en Europe, et plus encore en Afrique. Rapportant des échanges qui ont eu lieu entre la délégation d’ELECAM à Dakar et la communauté camerounaise, un camerounais de Dakar faisait savoir par exemple que la gestion des inscriptions dans la seule ville de Dakar pour la Mauritanie, la Gambie et d’autre pays, risque d’être rendu difficile par l’exigence du déplacement dont on connait les problèmes et les coûts en Afrique. Des associations de la diaspora camerounaise en Europe ont appelé au boycott de ces élections qu’elles qualifient de mascarade. Alors que le gouvernement s’était engagé à travailler en parfaite coopération avec ELECAM sur cette opération, il semble comme le craignaient des observateurs vouloir prendre les devants. Dans tous les cas, le texte créant les bureaux de vote à l’Etranger sont signés alors que la mission d’ELECAM à l’étranger s’y trouve encore.