Elles ont défilé avec des messages sur les pancartes, malgré l’interdiction
A la veille de la célébration de la 25éme édition de la journée internationale de la femme, les autorités administratives avaient clairement interdit les messages à inscrire sur les écriteaux lors de la grande parade des femmes à Douala. A la place de l’UDEAC à Bonanjo ce lundi, 08 mars, les femmes ont balayé du revers de la main cette interdiction, malgré la présence des-dites autorités à la tribune. Si les employées d’entreprise se sont généralement attelées à faire ressortir l’identification et le slogan de leur structure, ce ne fut pas le cas pour les associations féminines du littoral.
Non à la violence
Le réseau des associations féminines de l’arrondissement de la circonscription de Douala Ier, a profité de son passage à la place de l’UDEAC, pour appeler la gent féminine à dire NON, afin de se protéger contre tout débordement des hommes. «Non à la sexualité dans l’obscurité», «Non à la violence et au Vih-Sida», ce sont là quelques messages brandis sur des pancartes. Les associations des femmes de Douala IIème ont également demandé aux femmes de limiter la consommation de l’alcool, et de s’insurger contre la violence. Douala IIIème recommande aux femmes de «lutter contre le Sida», parce qu’elles constituent l’une des couches les plus vulnérables dans notre pays. «Dans un bateau, il n’y a pas deux capitaines. C’est-à-dire que dans un foyer, l’homme est le chef de la famille et la femme doit se soumettre à celui-ci», affirme une participante au défilé. En effet, l’exhortation des femmes à la soumission est revenue plusieurs fois sur les écriteaux. Les femmes de Douala IVème, ont notamment appelé leurs s urs à «se soumettre à leurs maris», afin de «sauvegarder leur foyer», complétera l’association Eclat Minem. Les femmes de Douala Vème de la maire Françoise Foning sont restées dans le sillage politique, en demandant à leurs cons urs de soutenir les grandes ambitions du Président Paul Biya.
Appel des groupes minoritaires
Le défilé du 08 mars a été également l’occasion pour les groupes minoritaires, de lancer des appels aux autorités. C’est notamment le cas des femmes albinos de Douala qui ont demandé au gouvernement de prendre en compte leurs doléances ainsi que leurs problèmes, afin de faciliter leur insertion dans la société. «Nous sommes au chômage, ne pouvons pas travailler sous le soleil comme les personnes à la peau noire. Nous demandons vraiment que le gouvernement aide à notre insertion dans la société en tenant compte de nos conditions d’albinos», déclare Mme Wafo Marie Madeleine, albinos. En attendant de savoir si cet appel sera entendu, les femmes ont défilé ce lundi, 08 mars, avec des messages de sensibilisation bien en évidence sur les écriteaux, bravant ainsi l’interdiction des autorités administratives. N’est ce pas là une façon museler la femme? S’interroge une syndicaliste.