La plate forme Inclusive society for persons with desabilities a proposé une liste de 12 noms à Paul Biya, à choisir et nommer parmi les 30 sénateurs
Les 50 associations des personnes handicapées du Cameroun membres de la plateforme Inclusive society for persons with disabilities se sont réunies en assemblée générale extraordinaire le vendredi 12 avril à Yaoundé. Objectifs : saisir les enjeux de l’élection sénatoriale au Cameroun pour se prononcer comme composante sociologique importante en faisant des propositions concrètes au Chef de l’Etat pour leur prise en compte ; désigner de manière objective et démocratique 12 personnes handicapées à proposer à la sagesse du Chef de l’Etat afin de solliciter leur nomination selon le comité d’organisation de l’Assemblée générale.
S’il est une réalité au Cameroun, selon M. Ondoua Abah Gabriel, Directeur de l’Union des associations de et pour personnes handicapées le problème des personnes handicapées a souvent été traité comme un problème à part. La marginalisation a toujours été leur lot quotidien. Pour les membres de la plate forme, le constat est clair. Il n’ya pas un seul député handicapé par exemple. Aussi, les partis politiques n’ont pas respecté le code électoral qui parle de la composante sociologique, pour ces élections sénatoriales. Et leur crainte est finalement de se retrouver avec 100 sénateurs au Cameroun et zéro sénateur handicapé. Pourtant au Cameroun, 15% de la population est handicapée. Et le fait que cette entité ne soit représentée à aucune instance de délibération a souvent été considéré comme une des raisons de leur infortune, car toujours tenue loin des lieux où les politiques de régulation et de gestion de la cité sont élaborées. Pour la présidentielle de 2011, plus de 8.000 personnes handicapées se sont inscrites sur les listes électorales contre 21.000 pour les inscriptions biométriques de 2013. Ce qui marque l’envie de cette couche sociale à contribuer à la vie politique du pays. D’où la proposition de 12 personnes handicapées au Chef de l’Etat qui seront choisis pour faire partir des sénateurs à nommer par lui.
Pourtant, le Cameroun a signé de nombreuses conventions concernant cette couche sociale, notamment la convention des Nations unies relative aux droits des personnes handicapées qui consacre son article 29 à la participation à la vie publique et politique des personnes handicapées, pareil pour la loi N°2010/002 du 13 avril 2010 relative à la protection et promotion des personnes handicapées au Cameroun qui stipule à son article 27 quel’Etat encourage la présence des personnes handicapées dans différentes instances de la vie sociale et politique. De plus, l’Etat camerounais a signé la décennie africaine des personnes handicapées en 2000 à Lomé, prenant ainsi l’engagement qui stipule en son objectif 3, article 24 que les Etats parties assurent l’élaboration des stratégies en vue de la représentation et participation effective des personnes handicapés dans les parlements ; l’inclusion d’au moins une personne handicapée dans leur représentation au parlement africain ; l’inclusion de personnes handicapées dans toutes les fonctions politiques et techniques de l’Union africaine.
