Le défenseur central d’Ajaccio est l’une des dernières trouvailles du sélectionneur-manager de l’équipe nationale de football du Cameroun, Rigobert Song.
Depuis samedi dernier, c’est la fête à Ajaccio. Huit ans après, le club phare de la ville a retrouvé la Ligue 1 en battant dans son stade François-Coty archi-comble l’autre promu et champion de Ligue 2 Toulouse (1-0), lors de la 38e et dernière journée.
Avec seulement 19 buts encaissés en 38 matchs, Ac Ajaccio est de loin la meilleure défense de Ligue 2. Les Corses ont érigé la défense de leur territoire en art, et Oumar Gonzalez en est le porte-étendard. Le Camerounais, bien que son patronyme de l’indique pas, au physique imposant réalise une saison XXL et tape sur les nerfs des attaquants qu’il croisait sur sa route. Amoureux des duels rugueux, le natif de Douala (le 25 février 1998) à Giorgio Chiellini comme modèle.
Rigobert Song qui aime les défenseurs teigneux n’a pas hésité à le convoquer en équipe fanion du Cameroun pour les matchs face au Kenya et Burundi, comptant pour les éliminatoires de la Can 2023. Il faut dire que le sélectionneur-manager des Lions indomptables connait bien Oumar Gonzalez pour l’avoir sur son aile en équipe U23 du Cameroun, lors de la Can de cette catégorie en 2019 en Egypte.
Une solidité défensive à toute épreuve, voilà l’atout majeur des hommes d’Olivier Pantaloni. Et si l’arrière-garde ajaccienne est plus difficile à percer qu’un mur en béton armé, c’est en partie grâce à Oumar Gonzalez, qui est parti du Cameroun dès son tendre enfance. Lorsqu’il débarque dans la ville natale de Napoléon Bonaparte, en juillet 2021, le défenseur de 24 ans est accompagné de jolies promesses, notamment entraperçues au cours de ses deux années à Chambly.
Il ne tarde pas à les confirmer, devenant très vite un membre inamovible de la charnière corse et se permettant même le luxe de planter trois buts au cours des cinq premières journées. Mais c’est un autre élément qui lui confère le statut d’ennemi public n°1 des autres formations de Ligue 2, à savoir sa faculté à faire disjoncter les attaquants adverses.
Sofoot estime qu’afin d’y voir plus clair, rien ne vaut un rapide retour en arrière. Passé par des clubs de quartier marseillais pendant ses jeunes années (US Baille, Air Bel), le néo-international camerounais intègre le centre de formation du FC Metz en 2013 et fait partie de l’effectif professionnel en 2015. « Je ne l’ai jamais eu dans mon groupe, précise pourtant Philippe Hinschberger, nommé entraîneur des Mosellans en décembre 2015.
Il était tout le temps blessé et, avec le staff médical, nous avons pris la décision de le faire redescendre au centre de formation. C’est à Épinal, où il est prêté la saison suivante, qu’Oumar lance véritablement sa carrière. Alors coach de la formation vosgienne, qui évolue en National, Xavier Collin se souvient « d’un très jeune garçon de 18 ans, qui a tout de suite fait l’unanimité. On a immédiatement décelé un gros potentiel en lui. Sa technique était un peu rustre, c’est vrai, mais ses qualités athlétiques étaient énormes. »
Pour exploiter au mieux ce potentiel, justement, celui qui était jusque-là considéré comme une sentinelle recule d’un cran et prend place en défense centrale. Un poste que Gonzalez occupe ensuite dans les différentes équipes l’accueillant en prêt (Villefranche, Rodez) et bien sûr à Chambly, qu’il rejoint en 2019.
« C’est facile de jouer avec lui, admet Thibault Jaques, son binôme dans la charnière de Chambly. Il dégage beaucoup de puissance, de fougue. Mais il faut aussi savoir le driver, l’obliger à défendre dans sa zone au lieu d’aller n’importe où sur le terrain. »Les Camerounais pourront le voir à l’œuvre lors du prochain rassemblement des Lions indomptables.