Avec le début des classes on assiste à une synergie d’actions pilotées par l’organisation, pour éviter une propagation de la maladie
Réussir une rentrée sans choléra
Alors que l’épidémie de choléra qui frappe la région de l’Extrême nord du Cameroun continue à faire de la résistance, le bureau régional de l’Organisation des Nations unies pour l’enfance, de nombreuses organisations partenaires et les pouvoirs publics, se sont mis ensemble pour éviter que la maladie ne se propage parmi les élèves. Une inquiétude qui concerne près de 1,5 millions de jeunes et leurs professeurs. Deux types d’initiatives ont actuellement cours. D’un côté, on essaye de contenir la maladie en distribuant des médicaments aux populations atteintes ou exposées à des risques de contagion. Des médicaments, mais aussi des tablettes pour purifier l’eau et des kits de sauvegarde d’eau potable sont distribués aux populations. Le choléra se soigne, si on l’attrape et on prend les médicaments suffisamment tôt et en même temps qu’on se réhydrate, on devrait pouvoir guérir, a fait savoir Musu Clemens-Hope la représentante pour l’Unicef au Cameroun. Le véritable problème ici, demeure que plusieurs groupes de personnes vivent dans des zones difficiles d’accès. Les autorités constatent aujourd’hui que la plupart des décès interviennent dans les zones où il n’existe pas de voies de communication appropriées. Du coup, certaines personnes meurent juste parce qu’elles ne se voient pas administrés des soins adéquats dans un laps de temps pertinent nous a fait savoir par téléphone un responsable local du secteur de la santé. Le nouveau défi pour les différents acteurs reste dès lors la prévention. Il est question maintenant, d’apprendre aux populations à reconnaître rapidement les signes de la maladie et de prendre des dispositions pour rejoindre un point de traitement a fait savoir un représentant local de l’Unicef.
Un accent mis sur la communication de prévention
L’agence onusienne a lancé une campagne spéciale de sensibilisation intitulée «Mon école sans choléra». Avec l’aide des pouvoirs publics, des volontaires de l’Unicef vont dans les écoles pour apprendre aux enfants comment faire pour éviter le choléra. On évoque avec eux, le lavage des mains, le fait d’éviter de boire n’importe quelle eau et de manger des aliments bien cuits. L’Unicef s’est fixé pour objectif d’atteindre le maximum d’élèves de la grande partie située au Nord du cameroun (Adamaoua, Nord et Extrême nord). Cette campagne de communication passe par des annonces dans les radios locales, la distribution des tracts, la vente des cahiers avec des illustrations thématiques sur la manière d’éviter le choléra. Des efforts qui commenceraient déjà à payer selon certaines informations reçues des personnes vivant à l’extrême nord. Sur la base de la prévention, de nombreuses populations font déjà attention lors de la manipulation des personnes décédées des suites du choléra, ce qui a considérablement aidé à limiter la vitesse de contagion par cette voie-là, nous a fait savoir un habitant de la ville de Maroua. De plus en plus, les personnes semblent s’orienter vers les point de santé, ce qui pour les experts est une bonne chose. Ils affirment que dans 95% des cas, lorsqu’on détecte vite le choléra, ils se soignent sans qu’il n’y ait besoin d’hospitalisation.
Mieux canaliser les actions
De nombreux observateurs restent cependant sceptiques. Selon certaines analyses, la plupart des messages de sensibilisation consistent en des instructions ou en des interdictions. Une situation qui permet d’éviter les cas les plus courant d’exposition à la maladie, mais qui ne permet pas aux populations de les éviter tous. [i Il serait plus intéressant d’indiquer clairement par la suite aux populations les raisons de ces interdictions afin qu’elles prennent conscience du danger qu’elles courent. Actuellement il n’existe pas une cause claire de la propagation de la maladie. On sait qu’en plus de l’eau et des conditions d’hygiène, il y a aussi les cas de maladies qui viennent des pays frontaliers (Nigéria, Tchad et Centrafrique). Les premières indications sur les voyages vers ces pays ne sont tombées qu’avec la découverte d’un cas aux portes de Yaoundé, la capitale camerounaise. La sensibilisation dans les écoles s’avère donc importante, mais soufre néanmoins de quelques limites. Certains parents sensibilisés sur les risques de contamination dans les écoles refusent de laisser partir leurs enfants à l’école de peur qu’ils ne soient contaminés. D’autres personnes parmi les populations accusent aujourd’hui le gouvernement, qui n’a pas su reprendre à son compte les avertissements des organisations sur le terrain qui avaient déjà tiré la sonnette d’alarme. L’Unicef pour sa part envisage de recruter un expert en purification de l’eau qui sera basé à Maroua, la principale ville de la région fortement contaminée. Une plus grande implication de l’Etat et des élites de la région restent attendue.