Après avoir barré une voie au quartier Bonapriso pour empêcher le leader du MRC d’aller dédicacer ses derniers ouvrages au lieu-dit « Restaurant la Chaumière », la police vient de barrer une autre voie au carrefour Bonakouamouang.
La circulation est fortement perturbée dans certaines artères de la ville de Douala. Depuis hier, une escouade de policiers a pris d’assaut les alentours de l’Hôtel la Vallée, où séjourne le Pr Maurice Kamto. Et les différentes routes qui mènent au « Restaurant la Chaumière », où était prévue ce jour la dédicace des derniers livres de Maurice Kamto, sont barrées par des forces de maintien de l’ordre.
Pourtant, hier mardi 30 novembre, le président national du Mouvement pour le Renaissance du Cameroun a tenu un meeting improvisé au siège de son parti sans le moindre incident. Au cours de cette rencontre, il a surtout, une fois de plus, appelé à la libération de tous les prisonniers politiques anglophones, les militants et sympathisants du MRC, la mise en place d’un plan de reconstruction d’urgence et fait quelques suggestions sur la réforme du code électoral camerounais.
Mais, contre toute attente, ce mercredi, il lui est interdit de vaguer à ses occupations. Dans les propos rapportés par le lanceur d’alerte Kand Owalski, Albert Dzongang, son conseiller spécial, on peut y déceler un certain agacement. «Alors que j’allais dire bonjour au Président, j’ai moi-même été interdit d’accéder à l’immeuble par un commissaire. Ce dernier m’a fait comprendre que Maurice Kamto était persona non grata à Douala. Il m’a dit qu’il ne pouvait me laisser entrer que si je devais lui donner la garantie de ressortir immédiatement avec Président élu, pour l’emmener hors de Douala sous escorte militaire jusqu’à la destination que j’aurais choisie. Ce commissaire a ajouté que Maurice Kamto ne pouvait pas tenir sa séance de dédicace prévue ce jour car, déjà, l’espace dédié à cette cérémonie a été pris d’assaut par ses collègues »
Albert Dzongang ajoute qu’il a entamé des négociations. Il dit alors avoir proposé à ces derniers : « d’entrer dans l’hôtel pour lui signifier qu’il était prié de quitter la ville. Il m’a été répondu que personne d’eux n’irait vers lui .les droits du Président comme ils l’ont toujours fait, sont ainsi violés. Dans ces conditions, je leur ai dit d’attendre simplement et patiemment que vienne son heure de quitter l’hôtel, pour le faire. De toutes les façons, Maurice Kamto que j’ai eu au téléphone est serein, et paré comme d’habitude à assumer toutes les éventualités qui s’offriront à lui ».
Il conclut en ajoutant que : « Comme toujours, le mystérieux donneur d’ordre opère à visage couvert et refuse d’assumer ses actes devant l’histoire. Les militants et tous les acteurs du changement dans la paix, doivent se réjouir de cette peur qui, chaque jour, change de camp. Fait quoi fait quoi le soleil de liberté éclairera bientôt notre beau pays. Si le régime Biya avait déboursé autant d’énergie à construire le pays ces 39 ans, qu’il le fait depuis quelques années dans une vaine tentative de bâillonnement d’un homme résolument attaché à la bonne cause, cet homme-là, Maurice Kamto, ne serait même pas entré en politique. C’est laid d’être à la fois médiocre et arrogant . »