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Cameroun : Maxime Poundjé, espoir, orgueil et décadence

Présélectionné chez les Lions indomptables à la veille de la Can 2017, ce Franco-camerounais de 28 ans avait décliné l’offre,…

Présélectionné chez les Lions indomptables à la veille de la Can 2017, ce Franco-camerounais de 28 ans avait décliné l’offre, prétextant vouloir jouer avec les Bleus. Depuis, ce latéral gauche remplaçant à Bordeaux est tombé dans les oubliettes. 

Maxime Poundjé, c’est l’histoire d’un Franco-camerounais, ancien espoir du football, qui par orgueil démesuré avait snobé son pays d’origine le Cameroun,   ensuite a connu la déchéance. Il est né à Bordeaux en France (16 août 1992)  de parents camerounais, ce qui, aux yeux de la Fifa, le rend éligible, au niveau de séniors, de choisir entre deux pays : le Cameroun ou la France. Approché par le Cameroun en 2017, il a affirmé, en se surévaluant, vouloir continuer sa progression en équipe sénior de France.

Les Lions indomptables du Cameroun, sous l’ère Hugo Broos, était en permanence à la recherche d’une doublure à Ambroise Oyogo Bitolo, l’habituel titulaire au poste de latéral gauche. Joint au téléphone par Tombi à Roko, le président de la Fédération camerounaise de football de l’époque pour le convaincre de changer de nationalité sportive, afin éventuellement de participer à la phase finale de la Can 2017 au Gabon, Maxime Poundjé, s’était montré discourtois,  pour le dire le moins.

Au point de préférer un jour l’équipe de France à celle du Cameroun ? « C’est un peu le problème pour les binationaux, expliquait Maxime Poundjé qui compte quelques matches en sélections françaises de jeunes. Est-ce qu’on va jouer pour son pays d’origine ou est-ce qu’on va jouer pour l’équipe de France ? Honnêtement, j’ai envie de progresser, de continuer à faire mes armes pour jouer en équipe de France. Même si je suis originaire du Cameroun, j’ai vraiment envie de jouer pour l’équipe de France ».

Nombreuses moqueries

Alors que ce défenseur ne figurait même pas au sixième rang de  la hiérarchie des latéraux gauches en France, son ambition de se voir chez les Bleus suscita de nombreuses moqueries sur les réseaux sociaux et auprès de nombreux journalistes. Le chroniqueur Daniel Riolo y était notamment allé de sa plaisanterie : « Max si tu nous écoutes, tu peux aller au Cameroun ! », avait lancé le journaliste sur les ondes de RMC.

Joueur irrégulier en club, excepté lors de la saison 2018-2019, quand il disputa 30 matchs de championnat de Ligue 1, il n’a pas le niveau requis pour aspirer à une place dans une équipe de France, où la concurrence est féroce à tous les postes. Souvent blessé, il n’a disputé que trois matchs lors de la saison 2019-2020. Depuis le début de la saison en cours, il a disputé seulement sept matchs de championnat sur 17, très souvent dans la peau d’un remplaçant. Régulièrement mis sur la liste des joueurs transférables par les dirigeants Girondins, à chaque ouverture du marché des joueurs, l’arrière gauche formé à Bordeaux, ne croule pas sur le poids des sollicitations. Au  Cameroun, même avec une équipe des Lions en reconstruction permanente, la page Maxime Poundjé semble avoir été tournée, au vu de son âge avancé.

Qui aurait pu expliquer à Maxime Poundjé, qu’une convocation en équipe fanion ne se refuse pas ! La possibilité d’accéder à une équipe A est quasiment toujours un objectif valorisant pour la carrière d’un sportif. C’est connue de tous, le Cameroun, malgré ses quelques déboires, est une excellente vitrine d’exposition internationale, qui lui aurait, sans doute,  donner plus de visibilité et faire accroitre son aura du point de vue sportif et forcément …financier.

Fondation à but humanitaire

Cependant, le Cameroun, Maxime Poundjé l’a dans un coin de sa tête, mais sur un autre plan : « La majeure partie de ma famille est au Cameroun, raconte-t-il. Mon père est arrivé en France en 1987. Ça fait un moment qu’il est ici et il n’est retourné qu’une fois là-bas. Mais, à partir du moment où la famille est là-bas, j’y suis forcément attaché ! ».

Depuis plusieurs années, Maxime Poundjé, a créé – avec sa famille –une fondation à but humanitaire au nom de sa grand-mère Pauline Poundjé, qui agit au Cameroun, pays d’origine du N°29 des Marine et Blanc.

Au mois de décembre dernier, ce sont les orphelins d’un centre d’handicapés à Nlongkak, à Yaoundé, qui ont bénéficié de l’action de cette fondation, autour d’un repas de Noël. Très belle action, encore une fois, de la part de Maxime Poundjé et des siens. Mais quel gâchis sur le plan sportif !