Elles seraient le fait d’un groupe rebelle dont les motivations semblent être financières
Le gouvernement confirme la mort de trois soldats du BIR
Selon des sources médiatiques concordantes, un groupe armé aurait revendiqué l’attaque menée au large des côtes camerounaises dans la nuit de mardi à mercredi, et qui a provoqué la mort de 6 personnes. En début de soirée ce jeudi, le ministre Issa Tchiroma de la communication, a confirmé l’attaque, et le décès de cinq personnes, dont trois membres des forces armées camerounaises appartenant au bataillon d’intervention rapide (BIR). Un point de presse qui a été donné, alors qu’on apprenait au même moment, que le groupe avait aussi promis de lancer plusieurs autres attaques dans les périodes à venir. Bien que certaines sources et certains commentaires fassent référence à l’Africa Marine Commando (AMC), rien à ce jour ne permet de confirmer cependant leur implication dans cette attaque meurtrière. Ce groupe avait fait parler de lui lors de l’enlèvement au large de Bakassi, en mars dernier, de sept Chinois, libérés cinq jours plus tard contre une forte rançon dont le montant reste à ce jour inconnu. L’AMC avait aussi revendiqué la prise d’otage, de six personnes étrangères mi-septembre dans la zone portuaire de Douala dont un Croate, un Philippin et quatre Ukrainiens. C’est donc tout logiquement, que le groupe est cité par plusieurs sources militaires. Depuis deux ans, les attaques en mer et enlèvements se sont multipliés au large du Golfe de Guinée, riche en pétrole et en gaz les attaques sont attribuées à de pirates, venant principalement du Nigeria et du Cameroun. Les zones autour de la péninsule de Bakassi au Cameroun, voisin du golfe de Guinée, et où des milices ont combattu contre les troupes gouvernementales depuis que le Nigeria a cédé le terrain au Cameroun en 2006, restent elle aussi sujettes à la piraterie et à ces attaques.
Des attaques aux raisons floues
Selon certains médias nigérians, l’attaque pourrait tout aussi être attribuée à des rebelles nigérians. Un d’eux a laissé entendre que l’attaque s’est déroulée non loin des eaux territoriales nigérianes. Or font-ils savoir, de nombreuses attaques ont eu lieu ces derniers jours dans les eaux nigérianes. Des attaques revendiqués par le Mouvement d’Emancipation du Delta du Niger (MEDN), un groupe rebelle, qui a lui aussi promis la multiplicité des attaques en cette fin d’année. C’est tout le dispositif sécuritaire des forces maritimes camerounaises qui est désormais mis à l’épreuve. A Côté des forces militaires officielles, les compagnies exploitantes du pétrole ont très fréquemment recours à des services privés de sécurité. Les raisons des attaques portées dans les eaux camerounaises restent assez incompréhensibles. Certaines sources pensent qu’elles sont essentiellement motivées par des raisons financières, la production du pétrole dans les eaux camerounaises ne pouvant être à l’origine d’un mouvement politique. Comparé au Nigéria voisin qui produit près de 2,2 millions de barils de pétrole par jour, le Cameroun n’en produit que 66 000. Cependant, plusieurs entreprises qui opèrent au cameroun sont aussi présentes au Nigéria. Cela fait dire à certains analystes nigérians, que les actes subis en eaux camerounaises pourraient tout aussi être attribuables à une extension des revendications des mouvements armés au Nigéria, qui pourraient ne pas toujours faire attention aux différentes démarcations maritimes. La situation demeure imprécise et les différents pays, dont le Nigéria, la guinée équatoriale et le Cameroun, se prononcent très peu sur le sujet. Au mois de juillet dernier, un homme avait été tué par des pirates au large des eaux camerounaises.
