Ymke Warren a vécu au Rwanda qu’elle a fui aux premiers jours du génocide, cet acte serait le fait d’un cambrioleur
Ligotée et froidement assassinée
Ymke Warren, 40 ans a eu la gorge tranchée après avoir surpris un intrus dans la maison qu’elle partageait avec son compagnon Aaron Nicholas, dans la ville côtière de Limbe une localité de la région sud-ouest camerounais. Le Docteur Warren vivait au Cameroun depuis quatre ans avec Monsieur Nicholas, un primatologue (expert en gorilles et chimpanzés), qui est lui aussi de nationalité britannique et occupe les fonctions de Directeur du parc naturel de protection des gorilles de Limbe. Selon les témoignages d’une de ses voisines, le Docteur Bethany Morgan, une experte en primates elle aussi, Warren Ymke a été attaquée aux environ de 7 heures 30 le mardi 29 juin après que son compagnon soit sorti pour aller travailler. Des témoins croient savoir que l’agresseur qui pourrait être un camerounais s’est caché dans le garage du couple Warren-Aaron. [I Lorsque le Docteur Warren l’a découvert, il est sorti avec une machette], a déclaré un domestique qui aurait été témoin de l’attaque. Lorsque son compagnon Nicholas Aaron est rentré, la scientifique saignait à mort. Avec un couple d’amis, ils l’ont transportée à l’hôpital, mais il était trop tard. On apprendra plus tard que l’agresseur a bâillonné et ligoté sa victime, mais elle s’est défendue avant d’être égorgée.
Plus un assassinat qu’un cambriolage qui aurait mal tourné
Cette agression laisse davantage penser à un meurtre qu’à un cambriolage qui a mal tourné. Nous voudrions tous croire que cet acte est un vol qui s’est mal passé, mais nous avons vraiment du mal à y croire a déclaré le Dr. Morgan encore sous le choc de ce qui se passait sous ses yeux. Le domicile que partageaient le Dr. Warren et son compagnon se situe dans un quartier surnommé le Botanic Garden à Limbe. Peu d’habitation dans cet endroit possèdent des barrières ou des mesures de sécurité, mais les voisins affirment que le couple était très regardant en ce qui concernait leur sécurité.
Le Dr A. Nicholas a été interrogé par la police. Mais selon sa voisine Morgan, il aurait reçu un soutien particulier du Haut-commissariat britannique, selon une information rapportée par le Daily Telegraph, un journal britannique. Le couple travaillait sur le projet Takamanda-Mone Landscape, un projet piloté par l’organisation American Wildlife Conservation Society. Warren et son compagnon y étudiaient le comportement des gorilles de la Cross River, une espèce en voie de disparition. A ce stade de l’enquête, il reste difficile de déterminer ce qui a été le motif de cette agression brutale. Rien n’a filtré de ce qui est advenu de l’employé de maison qui serait le témoin oculaire de l’agression.
Une enquête a été ouverte
La mort de la scientifique britannique a suscité de nombreuses réactions et des interrogations aussi dans la petite ville de Limbé. Les gens la trouvaient gentille, elle respectait tout le monde, nous a rapporté une source citant une femme du marché. Jillian Miller la Directrice de l’organisation pour la protection du Grille de Londres en Angleterre a déclaré que la mort du Dr. Warren est aussi celle d’une primatologue expérimenté, qui avait suivi ses cours à la University College London et la Roehampton University. Elle avait fui la Rwanda et rejoint le projet Diane Fossey au début des années 90, a-t-elle précisé. Diane Fossey est une zoologiste américaine qui avait elle aussi été mystérieusement assassinée par des personnes venues du Rwanda en 1985. La mort de la Britannique a été reconnue officiellement par le ministère britannique des affaires étrangères. La police camerounaise a ouvert une enquête. Ce meurtre rappelle dans un contexte différent bien sûr, celui de Laurence Vergne, une jeune scientifique française qui avait été abattu par des agresseurs. La police avait arrêté une dizaine de suspects et les avait ensuite relâchés. Les résultats de l’enquête sont restés à ce jour, inconnus. Le département anglais en charge des affaires étrangères a annoncé que l’attache avait été prise avec les autorités consulaires sur place pour que soient accomplies les formalités du rapatriement de la dépouille. Le Dr Warren avait séjourné au Rwanda pendant quatre ans, et ne l’avait fui qu’avec le début de la guerre civile, qui a conduit au massacre de plusieurs personnes.