Les usagers mécontents de ne pas pouvoir retirer leur salaire et épargne ont protesté en bloquant la route, ce qui a affecté le trafic des véhicules
Des salaires non payés, aucune information transmise
Ce vendredi matin 26 mars 2010, jour de paie au centre des chèques postaux, la matinée a été marquée par le mécontentement des usagers. Pour ceux qui y retirent leurs salaires du mois, c’était le deuxième jour consécutif qu’ils venaient et leur argent ne leur était pas remis. La protestation s’est accrue peu à peu et a envahi la route. Nous voulons notre argent, cela fait deux jours que nous venons ici et ils ne nous donnent pas notre argent; aujourd’hui, c’est aujourd’hui scandait une femme visiblement très en colère. Dans le hall du centre, le bruit de dispute était intense. Mon fils, toi-même tu vois que je viens de loin pour toucher mon argent et quand j’arrive, non seulement on ne me paye pas, mais la dame qui doit servir ne nous donne aucune information, c’est quel pays ça même! s’indigne un monsieur, visiblement abattu. Les responsables du centre sollicités ont refusé de donner des précisions. Au guichet, une femme déclare moi, je ne suis pas habilitée à parler, si vous voulez des précisions allez voir le Directeur général. Le problème serait lié à la connexion des machines au réseau central de gestion des paiements et personne n’a rien expliqué aux usagers.
Premier stress pour le nouveau Directeur général
Ces incidents interviennent deux jours seulement après l’installation d’Hervé Berill. Le cadre de la Sofrepost occupe désormais ses fonctions de Directeur général de la Campost. Il avait été nommé à sa tête le 1er mars dernier par le président de la République, conformément à une convention d’assistance technique pour la gestion de la Campost signée entre le gouvernement camerounais et la filiale de la poste française nommée Sofrepost. M. Hervé Berill, la tâche qui vous attend est délicate… Je vous exhorte à créer une bonne atmosphère de travail car, si l’atmosphère est viciée, rien ne peut être entrepris avait déclaré Jean Pierre Biyiti bi Essam, ministre des Postes et président du Conseil d’Administration de la Campost.
6000 fonctionnaires concernés
Au total ce sont 6000 personnes qui touchent leur salaire de fonctionnaire au centre des chèques postaux de Yaoundé. Pendant un court instant, les usagers ont cru vivre à nouveau les évènements de 2003, lorsque la défunte Caisse d’épargne postale s’était retrouvée dans l’incapacité de gérer le flux des demandes des épargnants. Les signes avant-coureurs se sont représentés. Silence des responsables, mauvaise humeur des caissières. Selon les dernières informations, tout semblent revenu dans l’ordre, les premiers usagers ont commencé à percevoir leur argent. Mais vu le rythme du service, ils seront plusieurs à passer un week-end difficile. Pour ce qui est du problème de connexion, il semble que le problème n’ait pas été résolu.
