L’entraîneur de l’équipe nationale de handball dames est décédé le 14 février 2023 de suites de maladie, annonce sa fédération.

Le mouvement sportif camerounais est de nouveau en deuil. Serge Christian Guebogo est mort à l’âge de 43 ans. Il y a deux semaines, au Palais polyvalent des Sports, il était apparu très amaigri lors de l’Assemblée générale du Comité nationale olympique camerounais. Après avoir reçu sa médaille, il tenait a rassuré tout le monde «ça va passer ». Je suis simplement très stressé». Guinness, comme l’appelait affectueusement ses amis, à emporter ainsi avec lui le secret de la maladie qui le rongeait.

Retour sur le parcours d’un entraîneur de handball parti très tôt. Une médaille d’argent au tournoi de handball dames des Jeux Africains, Maroc 2019 seulement quatre mois après sa désignation comme sélectionneur des Lionnes du handball, Serge Christian Guebogo a parfaitement démarré son aventure avec la sélection nationale séniors de handball féminin du Cameroun.

Pourtant, un joueur quelques fois contrarié, qui a dû arrêter sa carrière de joueur à 23 ans au Tonnerre Kalara club handball sur un conflit pour exécuter la seule tâche qui lui importe : entraîner. Il sera entraîneur à deux reprises de son club de cœur 2005-2007 et de 2012 à 2016. Pendant cette période, il remporte des titres en championnat et en coupe du Cameroun. Une place de vice-champion d’Afrique en 2016.

Puis, patatras ! Tout bascule. Alors qu’il a l’impression de construire quelque chose de solide, Guinness est mis à la porte. Des moments douloureux qu’il n’évoque pas. Au contraire, il affiche une reconnaissance certaine vis-à-vis du promoteur du club, Albert Roger Milla et de toute l’équipe dirigeante. « TKC est une équipe qui m’a donné la chance de côtoyer le haut niveau africain et payer les billets d’avion pour des stages d’entraîneurs. Je leur serai éternellement reconnaissant », laisse entendre le sélectionneur des Lionnes.

Du hand, du terrain, de l’entraînement : c’est la raison d’être de Serge Guebogo sur le plan professionnel. Après le clash de fin au TKC, le revoilà sur les rails. Nouveau groupe, nouvelles énergies, challenges énormes. Des joueuses décident de le suivre dans le projet dénommé Dynamique de Bokito handball. Les promoteurs ont l’impression de savoir où ils vont. Ils lui font confiance.

Claude Toukene, un modèle

La saga commence. Championnat, coupe, compétitions africaines, des clubs avec TKC en 2016. Serge Guebogo raconte. «C’est toujours important d’apprendre aux côtés des anciens. Le coach Ayissi a été une lumière pour moi dans la résolution de certains problèmes. » Y a aussi ce parcours accompli avec l’équipe universitaire de Yaoundé II.

Guinness n’a jamais été en sélection nationale. Mais, il n’a pas de regret à ce sujet. « J’ai choisi l’entraînement à l’âge de 23 ans. Je ne regrette pas d’avoir cessé de jouer tôt. » Il doit ce côté compétiteur et bien d’autre à son modèle de frère aîné, Claude Toukene. Celui qui avait réussi à le motiver à préférer  l’athlétisme sans grand succès. Claude Toukene était un spécialiste du 100 et 200 m, un spécialiste de la vitesse que le frère cadet a souvent sur les terrains de handball.

« Claude a toujours été mon mentor, un grand frère très protecteur. Un guide qui me tient la main. J’apprends tous les jours avec lui et je crois que je suis à la bonne école », bref récit de celui qui est mort en détenant, une Licence A en entraînement de handball, le grade le plus élevé. Ses modèles, il les puisait dans la sauce locale (Claude Toukene, Léon Prosper Ngatcha et Ayissi Noah Sylvestre). En chacun d’eux, le professeur d’éducation physique et sportive a su tirer ce petit truc pour créer un syncrétisme de connaissances assez digestes.

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