C’était au cours d’un meeting populaire qui s’est tenu ce mercredi 23 février 2011 au stade Ndoumbé Oumar de Ngaoundéré
« Je ne suis pas venu faire la campagne présidentielle, je ne suis pas non plus venu insulter qui que ce soit. Je suis venu pour ELECAM et je vais vous dire pourquoi je n’aime pas ELECAM ». C’est par ces mots du chairman que s’est ouvert le meeting du stade Ndoumbé Oumar de Ngaoundéré. Pour coller à l’actualité de l’heure, il a tenu à ajouter, « Je ne suis pas venu demander à M. Biya de partir, mais de faire des lois qui vont donner la chance à tous les citoyens camerounais de choisir en toute liberté afin de lui permettre de sortir par la grande porte ». Après Bamenda dans le Nord-Ouest, le chairman était en provenance de Kousséri, de Maroua et de Garoua où il a tenu des meetings similaires.
Avant l’allocution du chairman, il ya eu deux discours. D’abord celui du président SDF de la circonscription électorale de Ngaoundéré 2e, Aboubakar Hamoa, qui a commencé par soulever l’inquiétude de certains jeunes qui craignent la « manipulation » du chairman et sa « corruption » par le pouvoir en place pour lui faire infléchir ses positions radicales sur la gestion du pays et sur le système électoral. Comme raisons évoquées, les dernières rencontres entre le chairman et le Président Paul Biya, notamment lors du cinquantenaire des forces armées nationales à Bamenda, à la cérémonie de présentation des v ux 2011 au Palais de l’Unité et récemment au comice agropastoral d’Ebolowa. Une inquiétude qui sera très vite comblée, puisque Ni John Fru Ndi dans son discours leur a demandé de lui faire confiance. « Je ne cèderais point et je ne saurais me ranger derrière l’ennemi pour mes intérêts personnels. Sachez que j’aurais 70 ans cette année et ce que je fais, je ne le fais pas pour moi, mais pour la jeunesse qui est l’avenir de cette nation». Il y a ensuite eu le discours musclé du coordonnateur régional du SDF, Aboubakar Siroma, qui a dit pour sa part que sa région est ignorée par « le régime en place qui ne pense à l’Adamaoua qu’au moment des élections ». Il a aussi promis de mobiliser ses troupes pour que Ngaoundéré puisse compter des mairies SDF en 2012.

Puis est venu le moment du discours du chairman. S’exprimant uniquement en « Pidjin », le principal orateur du jour, Ni John Fru Ndi, a commencé par énumérer toutes ses « victoires volées » depuis 1992 et les tripatouillages du MINAT. Il dira alors à ce sujet que « nous voulons dire à M. Biya qu’il ne va plus le faire cette fois-ci, car trop c’est trop. En 21 ans, nous avons atteint le point de non retour. Et c’est aux enfants du Cameroun sous la conduite du SDF que revient la charge de mener ce dernier combat. Il est l’heure de lutter jusqu’à la dernière énergie. Le Commonwealth nous a donné ELECAM mais Monsieur Biya nous a dit que le Cameroun c’est le Cameroun ». Pour arriver au vif du sujet, il dira « populations de Ngaoundéré, voici le message que je vous apporte ce jour: si Monsieur Biya ne change pas les textes d’ELECAM, les élections n’auront pas lieu au Cameroun. Nous avons proposé 11 points sur lesquels nous ne sommes pas d’accord ». Parmi ces points, on peut citer l’instauration d’un système électoral à deux tours, la refonte des listes électorales, le respect scrupuleux des articles 8 et 13 de la loi instituant ELECAM, l’inclusion des données biométriques, l’institution d’un bulletin de vote unique à chaque scrutin, la désignation des membres neutres et impartiaux au sein du conseil électoral et de la Direction Général d’ELECAM . Après la distribution des dépliants reprenant la position du SDF vis-à-vis d’ELECAM, le meeting s’est achevé par un jeu de questions-réponses. A la question de savoir s’il reviendra dans le septentrion pour la campagne électorale, John Fru Ndi dira que « si les textes sur le système électoral sont changés, je reviendrai pour la campagne électorale ». Ce jeudi matin, la caravane du chairman s’est ébranlée vers l’Est à Bertoua, puis dans tous les autres chefs-lieux de région où il procèdera à une opération similaire.
