L’annonce a été faite selon des médias nigérians par le président Goodluck Jonathan alors qu’il recevait Amadou Ali, envoyé de Paul Biya
Après le conflit frontalier qui a opposé dans la région de Bakassi le Cameroun au Nigéria, une nouvelle ère semble s’ouvrir sur la réalisation des objectifs communs. Selon des médias nigérians, le président Goodluck Jonathan a fait savoir lundi 14 mai dernier, qu’il « ferait le pas nécessaire pour exploiter avec le Cameroun les ressources pétrolières existantes dans la frontière commune » à leurs deux pays. Il donnait publiquement une réponse à Amadou Ali, le ministre d’Etat Camerounais chargé des relations avec les assemblées, et envoyé spécial dans le cadre de la poursuite des travaux entre le Cameroun et le Nigéria, pour la démarcation des frontières conformément aux termes de la résolution du conflit qui les a opposés durant près de 10 ans. « Nous devons prendre en considération la proposition que vous avez apportée et organiser une rencontre qui devrait permettre de discuter de manière pertinente sur la possibilité de pouvoir exploiter ensemble les ressources pétrolières à nos frontières communes », a fait savoir le président nigérian, selon des médias locaux. Selon des analystes nigérians, une telle éventualité serait de nature à faire affluer un maximum de capitaux étrangers dans la zone de Bakassi. Le président Goodluck Jonathan s’est aussi félicité du soutien du Cameroun face à la « menace terroriste » qui la touche dans sa partie nord, sans faire expressément référence au mouvement Boko Haram.
La partie camerounaise n’a pas fait de commentaire particulier sur cette éventuelle proposition du Cameroun, de joindre ses efforts avec le Nigéria pour l’exploitation du pétrole situé au niveau de leur frontière commune. Le ministre d’Etat Amadou Ali s’est contenté de dire à la presse nigériane que « le processus de démarcation devrait arriver bientôt à son terme, que le président camerounais témoignait toute sa sympathie aux civils nigérians, victimes d’actes de terrorisme survenus récemment dans leur pays ». Clairement on ignore le contenu exact de la proposition camerounaise et sa portée. Mais cette information intervient alors que le processus de démarcation de la frontière entre les deux pays, touche à sa fin. Selon des propos du docteur Mohammed Ahmed, le patron de la commission mixte frontalière côté nigérian, les travaux avancent à un rythme « appréciable ». « Une équipe sur le terrain et composée des représentants du Cameroun, du Nigéria et des Nations Unies, travaillent à finaliser le marquage de nos frontières. Elle a déjà travaillé sur 1900 kilomètres et d’ici la fin de l’année nous devrions avoir fini avec ce dossier », a expliqué le responsable nigérian. La proposition camerounaise participerait davantage de la stratégie. Bien que Bakassi soit aujourd’hui sous l’autorité camerounaise, les autorités doivent encore faire face à la menace des pirates qui sévissent dans la région. Une menace à laquelle le Cameroun tout comme le Nigéria, ne peuvent faire face tous seuls. Mettre ensemble les logistiques d’exploitation permettra à terme d’unir les forces face à la piraterie, mais aussi permettre de parvenir à de meilleures négociations de quote-part, face à de grands groupes pétroliers occidentaux et chinois.
