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Cameroun: Nouveau report du procès de l’affaire Olanguena Awono

L'audience a été reportée au 12 mai prochain, c'est le 3e renvoi depuis l'ouverture du procès le 18 février dernier…

L’audience a été reportée au 12 mai prochain, c’est le 3e renvoi depuis l’ouverture du procès le 18 février dernier

Tous plaident non coupable
La prochaine audience aura lieu le 12 mai prochain selon la décision de la présidente du tribunal. Le tribunal de Grande instance de Yaoundé renvoie l’affaire au 12 mai pour audition des témoins de l’accusation a déclaré madame Nnomo Zanga à la clôture de l’audience. C’est le troisième renvoi depuis l’ouverture du procès le 18 février dernier. Olanguena ancien ministre de la santé publique et six autres personnes sont poursuivis pour détournement de deniers publics, complicité de détournement de deniers publics et tentative de détournement de deniers publics, selon l’acte d’accusation lu par le tribunal. D’après cet acte, les malversations imputées à tous les sept et pour l’ensemble des chefs d’inculpation sont estimées à plus de 750 millions de FCFA, dont 474 millions à M. Olanguena. Ces malversations se sont produites entre 2002 et 2006 dans le cadre de la gestion des programmes multisectoriels de lutte contre le sida, le paludisme et la tuberculose, selon le tribunal.

La défense dénonce un dilatoire
Je suis totalement innocent des accusations qui me sont faites. Dans cette conviction, je plaide non coupable, a affirmé M. Olanguena lors de l’audience. Les cinq autres accusés présents dans la salle d’audience ont également décidé de plaider non coupable, le 6ème étant absent. Au cours de cette audience, la demande de mise en liberté provisoire du Dr. Maurice Feuzeu ancien secrétaire permanent du comité national de lutte contre le sida a été rejetée par l’accusation qui trouve la démarche inappropriée. Dans l’ensemble, les avocats de la défense sont convaincus que l’accusation ne possède pas d’argument solide pour mener ce procès. Il reste inconcevable qu’après 18 mois d’information judiciaire, que le ministère public continue de développer des arguments de dilatoire.

Au cours de l’audience précédente, les débats avaient duré sur la question de la communication de la liste des témoins. Le ministère public qui défend les intérêts de l’Etat disait devoir examiner le dossier pour en prendre connaissance. Une surprise dans la procédure d’après de nombreux experts du droit qui rangent cette attitude par la volonté de faire durer le procès. En général dans un procès, la partie qui perd du temps est celle qui n’a pas d’arguments suffisant pour soutenir sa position, a affirmé un professeur camerounais de droit sous anonymat.

Des débats difficiles en perspective
Les observateurs pensent que le procès sera très difficile pour le ministère public et la partie civile. Avant d’être ministre de la Santé publique, Urbain Olanguena Awono a été longtemps Secrétaire général au ministère des finances, où disait-on il était le maître à penser. On lui doit notament le renforcement de la sécurité des procédures dans le processus de dépense de l’argent public. Ceux qui le connaissent lui attribuent aussi de grosses compétences en montage financier. Face à un ministère public constitué pour la plupart des magistraux de droits commun, le rapport de force semble déséquilibré. C’est normal, et c’est l’un des problèmes dans notre justice, il n’y a pas beaucoup de spécialisation dans le corps de la magistrature, fait remarquer Georges Nguéa, un simple citoyen qui assistait au procès. En ce qui concerne les cas Feuzeu(Sida), Wang (tuberculose) et Okala(Paludisme), des observateurs proches du dossier sont tout aussi sceptiques sur la possibilité de prouver leur culpabilité. Ces trois accusés géraient des sommes remises par les fonds mondiaux dont on connaît la rigueur des systèmes de contrôle. Une des exigences de la remise des fonds était que l’ensemble des dépenses soit fait sous le contrôle des cabinets d’audit. Difficile d’organiser un détournement à leur insu. D’un autre côté, aucun rapport des fonds mondiaux n’a jamais fait état de détournement dans ces trois organismes. La curiosité est grande de savoir quels seront les arguments de l’accusation. Des questions qui auront un début de réponse lors de la prochaine audience.

Urbain Olanguena Awono
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