Le nouveau document cadre qui devrait fonder les actions et initiatives du gouvernement sur le plan économique paraitra bientôt
Echec des stratégies antérieures
Quatre ans après son élaboration, le Document de stratégie de réduction de la pauvreté (DSRP) a imposé le constat de son inefficacité. Le Document de Stratégie pour la Croissance et l’Emploi (DSCE) présente une originalité. Il est le fruit des concertations entre le gouvernement et les acteurs privés (société civile, partenaires économiques). Le FMI et la Banque Mondiale en ont néanmoins défini les contours. Dans le DSRP, la logique était d’orienter massivement les dépenses vers les secteurs sociaux, souvent sans impact réel sur la croissance économique. Des milliers de salles de classes ont été construites, de même que des dispensaires à coup de milliards, alors même qu’il n’y avait ni instituteurs, ni infirmiers recrutés. Au plan économique, les performances sont restées en deçà des espoirs du gouvernement. Les dépenses qui devaient stimuler les investissements et la création de richesses n’ont pas été effectuées. Avec le nouveau schéma(DSCE), il sera d’abord question de créer les richesses et ensuite la redistribuer.
Améliorer la rentabilité des entreprises
Les enjeux et les défis sont énormes. Le DSCE intègre lui aussi, un projet global du gouvernement camerounais. Ce projet retient comme objectif global celui de faire du Cameroun un pays émergent à l’horizon de 25-30 ans. Le document qui en est la projection économique vise un certain nombre d’objectifs. Le premier de ces objectifs est la concentration de gros investissements publics dans les secteurs pouvant stimuler les investissements et améliorer la rentabilité des entreprises. Pour le seul secteur énergétique, l’Etat prévoit des investissements de 5853 milliards FCFA dans les dix prochaines années, en vue de satisfaire la demande nationale et celle des pays voisins tels que le Tchad, la Guinée équatoriale et l’est du Nigeria. D’autres projets de cette ampleur figurent dans les objectifs du document.
Partenariats publics privés
Autres axes choisis, l’attraction des investissements privés étrangers et nationaux. Pour ce qui est de la politique de promotion de l’investissement privé national, son plan de développement vise en particulier à promouvoir l’accroissement et la diversification de la production, l’amélioration de la compétitivité, l’intégration des différents segments de la filière et le développement des exportations à travers la relance de l’investissement privé. Il s’agit en fait d’une nouvelle stratégie de développement ciblée, visant à améliorer la compétitivité des filières à fort potentiel telles que les hydrocarbures, mines, filières agricoles et autres. Une stratégie qui passe par la mise en uvre d’une masse critique d’interventions sur les filières identifiées. Pour ce qui est des investissements privés étrangers, il sera question de renforcer les cadres juridiques et fiscaux pour favoriser plus d’incitations.
De nombreux obstacles à franchir
La réalisation des ambitions fixées et l’atteinte des objectifs ainsi arrêtés nécessitent selon le gouvernement, de maîtriser certains facteurs institutionnels, politiques, sociologiques et internationaux qui se présentent comme des menaces, des risques et des hypothèques au projet global. Au niveau politique et institutionnel, il s’agit des questions de transitions politiques, de participation, de justice sociale, de gestion du double héritage francophone et anglophone, et d’équilibre des pouvoirs. Au niveau sociologique, ce sont les comportements induits par la fragmentation sociologique qu’il faudra juguler. Au plan international, c’est la mondialisation avec sa cohorte de contraintes qu’il faut anticiper ainsi que la grandissante influence de l’économie nigériane.

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