Les différents recoupements policiers et de sources parallèles, semblent indiquer qu’Eric de Putter aurait été victime d’un règlement de compte
Trois jours après qu’on l’ait assassiné devant sa porte, on en apprend un peu plus sur le professeur de théologie et les conditions de sa mort dans la nuit de dimanche 8 juillet 2012, à son domicile de Yaoundé. Une enquête policière de grande envergure a été ouverte et la police tarde à donner plus de précisions. Mais selon des indiscrétions réunies çà et là par de nombreux médias, la victime était chez elle avec sa femme et une troisième personne, lorsqu’on a sonné à la porte. Elle est partie ouvrir et a crié « non ! non ! Ne me faites pas de mal », selon une information rapportée par le journal français le Parisien. Une version qui n’est pas loin de celle présentée par le quotidien camerounais Mutations. Le journal raconte que selon des témoignages qu’il a recueillis, Eric de Putter aurait été la victime d’un règlement de compte. « Une rumeur persistante fait état de ce que l’enseignant de science des religions, de l’Hébreu et de littérature hébraïque se serait opposé à la soutenance d’une thèse par une personnalité influente, estimant que cette dernière était un plagiat », rapporte le journal, qui précise toutefois qu’ « aucun élément ne permet, pour l’instant, de confirmer ou d’infirmer cette hypothèse ». Une autre information rapportée par le journal le Parisien, jette le trouble à ces différents témoignages. Soutenant la thèse du règlement de compte, le média français fait savoir que le ou les assaillants n’ont pas pris un « ordinateur portable pourtant à portée de main ».
Quoi qu’il en soit, policiers camerounais et service de gendarmerie de l’ambassade de France se sont mis ensemble pour retracer la scène de la mort et établir la vérité. Certains journaux affirment que le français se sentait menacé et l’a fait savoir à plusieurs reprises. Ce mercredi, on apprend que toute l’église de France a manifesté son émotion suite à ce drame. « Avec la Délégation catholique pour la coopération (DCC) et les organismes chrétiens de volontariat, nous nous associons à la douleur du DEFAP-Service protestant de mission, suite à l’assassinat dimanche 8 juillet 2012 au Cameroun, d’Éric de Putter. Avec les volontaires chrétiens et les organismes de volontariat nous partageons dans cette tragédie la douleur de son épouse, de sa famille, du DEFAP », soulignent les représentants de l’Église catholique. « La pensée et la prière les accompagnent ainsi que les quelque 1200 volontaires chrétiens en poste », ont déclaré ses membres dans un communiqué. Au Cameroun, la communauté française qu’on estime à 6 000 personnes se montre inquiète. L’ambassadeur Bruno Gain a pris les devants. «Il y a une insécurité dans les grandes villes mais il n’y aucun élément qui permette d’affirmer que les Français sont en danger au Cameroun ou qu’on s’en serait pris à M. De Putter du fait qu’il était Français», a-t-il fait savoir. Originaire de Fourmies dans l’Avesnois, au nord de la France, M. De Putter avait passé deux ans au Cameroun, où on compte près de 80 volontaires de solidarité internationale. Son retour était prévu pour ce mois de juillet. Il laisse une femme originaire du Cameroun et, apprend-on, un enfant.
