L’instance faîtière du football africain est à la recherche du successeur d’Anthony Baffoe, démissionnaire à ce poste. Le profil de l’ex-gloire camerounaise Patrick Mboma, qui possède un MBA en sport et management et administration du football, est en évaluation à la CAF.
Patrick Mboma, 50 ans, consultant à la chaîne cryptée Canal+, va vraisemblablement changer de maillot dans les tout prochains jours. Il est en pleines négociations avec la Confédération africaine de football (CAF) pour occuper le poste de secrétaire général adjoint, laissé vacant par le Ghanéen Anthony Baffoe. S’il y a toujours une clause de confidentialité doublée d’une obligation de réserve dans ce genre de négociation, tout laisse croire, selon nos sources, que Patrick Mboma est en pole position pour occuper ce poste. Une règle non écrite à la CAF veut que le poste de secrétaire général adjoint revienne à un ancien footballeur africain.
Si au sein de la CAF certains membres du Comité exécutif n’apprécient pas trop le fait que deux Camerounais se retrouvent au sommet de la pyramide administrative – Alexandre Siewé aux fonctions de directeur de la Communication et maintenant Patrick Mboma au secrétariat général -, le président de la CAF Patrice Motsepe ne s’y oppose pas, « tant qu’ils sont compétentes, intègres et panafricanistes ». Avec un tel adoubement, le choix porté sur Patrick Mboma n’est plus qu’une question d’heures.
Nouveaux formats des compétitions
Patrick Mboma n’arriverait pas à la CAF par hasard. En 2018, alors qu’il effectue une formation diplômante avec l’UEFA, un MBA en sport et management et administration du football, il passe trois mois comme stagiaire au siège de l’instance faîtière du football africain, « pour réfléchir sur des nouveaux formats des compétitions ». Pas étonnant que Patrick Mboma, qui aurait la charge du développement du football africain, arrive quand le projet d’une Super League africaine des clubs est en pleine étude.
Le meilleur joueur africain 2000 a son idée en tête pour développer le football africain. Pour lui, l’Afrique gagnerait à s’inspirer du modèle nord-américain. « Lorsque je pense sport business, mes yeux et mes pensées sont tout de suite tournés vers l’Amérique du Nord et plus particulièrement les Etats-Unis. Les Américains ont une façon de concevoir et de faire fructifier le business du sport avec une stratégie propre et inégalée. L’une des premières considérations par rapport au développement des activités sportives est peut-être tout simplement l’adaptation à l’environnement local, prenant en compte notamment les notions de temps et d’espace », explique-t-il.
« Sans nous attarder dans une description prolixe, de nombreuses raisons (identitaires, politiques, économiques, sociétales) expliquent à elles seules pourquoi un très couru Tour du Faso en cyclisme, voire le CHAN (Championnat d’Afrique des nations) en football sont bien moins prolifiques et attirent moins de foules que nombre de compétitions universitaires aux USA ou en Europe… La gymnaste Simone Biles ou le nageur Michael Phelps engrangent individuellement plus de sommes avec des sports dits mineurs que des clubs de football comme Al Ahly (Egypte), le TP Mazembe (RDC) ou les Mamelodi Sundowns (Afrique du Sud), tous vainqueurs de la Ligue des champions de la CAF », ajoute l’ex-Lion indomptable.
Patrick Mboma, qui s’est souvent montré très critique vis-à-vis du mode de fonctionnement de la Fédération camerounaise de football et par extension de la CAF, sera désormais jugé sur ses actes. Aura-t-il suffisamment de caractère pour mettre en pratique ses projets, dans une institution qui fonctionne désormais depuis l’ère Ahmad Ahmad comme un simple bureau de la Fifa ? Rien n’est moins sûr.