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Cameroun : Paul Atanga Nji et la vente controversée de 15 000 tests de dépistage rapide Covid-19

Au plus fort de la crise sanitaire du Coronavirus,  le ministère de l’Administration Territoriale s’est mué en prestataire de services,…

Au plus fort de la crise sanitaire du Coronavirus,  le ministère de l’Administration Territoriale s’est mué en prestataire de services,  obtenant un marché de fourniture de  tests de dépistage rapide pour un montant de 288 millions de FCFA.  Une imposture stoppée par le Premier Ministre.

Paul Atanga Nji,  au cœur d’une  vente controversée de vente de tests de dépistage rapide Covid-19. L’affaire est contenue dans les pages 99 et 100 de l’audit du Fonds spécial de Solidarité nationale pour la lutte contre le coronavirus et ses répercussions économiques et sociales, réalisé par la Chambre des comptes de la Cours suprême.

Le 14 mai 2020,  son ministère reçoit dans un compte ad hoc – dont la Chambre des Comptes ignore l’identité de l’autre titulaire-  la somme de 288 000 000 FCFA viré par le ministère de la Santé publique.  L’argent est destiné à l’achat de 15 000 tests de dépistage rapide Covid-19. Informé, le virement est annulé le 02 juin 2020 « sur instruction du Premier Ministre, Chef du Gouvernement », affirme le point focal Covid-19 du Minsante.

Cependant, dans le livre journal-banque du Minsante, cette opération de paiement n’a pas été annulée. Ce qui intrigue les enquêteurs de la Chambre des comptes. Les fin limiers de cette institution de la Cours suprême y font quatre observations :

  • la vente des tests de dépistage rapide COVID-19 n’est ni une mission, ni une attribution du Ministère de l’Administration Territoriale. En tout état de cause, la règlementation n’autorise pas une administration à vendre des biens à une autre ;
  • l’origine de ces tests est incertaine, mais la Chambre observe qu’il n’est pas inhabituel que le Minat reçoive des dons de cette nature dans les situations de crise ;
  • le Ministre de l’Administration Territoriale (Paul Atanga Nji. Ndlr)  n’a pas communiqué à la Juridiction des comptes la situation des contributions reçues dans le cadre de la lutte contre la COVID-19 pourtant réclamée par lettre n° 013/CAB/PCDC/CSC du 29 octobre 2020 ;
  • en l’absence de prise en compte du reversement dans le livre journal banque du MINSANTE, il subsiste un risque que la somme de 288 000 000 FCFA fasse l’objet d’une appropriation privée. Au vu de ces constatations, la Chambre des Comptes souligne l’opacité entretenue par le Ministre de l’Administration Territoriale et le Ministre de la Santé Publique dans la gestion de cette transaction controversée, alors que subsiste un risque de distraction de cette somme.

En clair, Paul Atanga Nji refuse de s’expliquer sur la provenance des tests qu’il a vendus au Ministère de la Santé publique, et sur la situation des contributions que son ministère a reçues pour  riposter contre le Covid-19. L’audit du Fonds spécial de Solidarité nationale pour la lutte contre le coronavirus révèle aussi que d’autres hauts cadres de la République s’opposent à l’exigence de reddition des comptes. Aucune action judiciaire n’a (encore) été déclenchée contre ces derniers.

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