Pauline est à Douala depuis près de 2 ans. Nouvelle étape pour cette jeune française déjà auréolée d’une carrière enrichissante. Portrait.
C’est au mois de septembre 2008 que Pauline Pigeon, la vingtaine passée, pose pour la première fois ses valises au Cameroun via l’aéroport international de Douala. Elle rejoint quelques temps après ses fonctions de médiatrice culturelle au sein du centre culturel français de Douala Blaise Cendras. Un poste aux plusieurs facettes. Il s’agit d’une personne chargée d’impulser tous les éléments de communication, de faire le suivi des programmes, des flyers, des affiches, etc. Donc, contrôler un peu tout ça, et puis parfois, essayer de mettre une petite touche rigolote, une petite touche innovante, et trouver aussi les nouveaux supports de communication à l’instar des grandes banderoles que l’on voit sur l’établissement du CCF. C’est une initiative qui a été prise pour être plus visible. Il y a également la newsletter qui est envoyée toutes les semaines. Mais son quotidien ne se limite pas là. Il faut également y ajouter le volet programmation.
Pauline Pigeon Je suis ravie d’être plutôt au CCF de Douala, car, Douala a une scène artistique très bouillonnante, très variée. Ici, c’est très créatif, ça bouillonne, c’est à l’image de la ville de Douala qui est un peu chaotique, c’est la ville de la fête, et on ressent aussi cette effervescence au niveau artistique. [/c]
En effet, un comité de sélection a été mis sur pied au sein du CCF et est chargé de recevoir les dossiers des artistes, de les sélectionner et de les proposer ensuite à la direction. Comme j’ai une spécialité en art plastique (histoire de l’art), les évènements qui sont liés aux arts visuels sont vraiment de mon domaine et on fait appel particulièrement à moi pour ces évènements confie Pauline. Mais une fois de plus, ses activités ne s’arrêtent pas là, puisqu’elle a aussi pour rôle de chercher les partenariats pour le centre culturel français de Douala. Si aujourd’hui, Pauline réussit à mieux gérer ses multiples tâches, ce ne fut pas le cas dès le départ. Elle reconnaît que, comme toute nouvelle vie, il lui a fallu un peu de temps pour s’adapter. J’arrivais de Paris, donc, il me fallait comprendre un peu les façons de fonctionner ici. Je suis à un an et demie, c’est bon, je me sens tout à fait à l’aise, tout à fait rodée dit-elle avec sourire. Pour elle, c’est aussi un privilège d’avoir atterri dans la cité économique et non dans la capitale, Yaoundé.
Globe trotter
Depuis six ans, elle ne vit pas en France, son pays d’origine parce que, appelée à parcourir le monde. Il y’a six ans en effet, Pauline Pigeon suivait des cours à Londres en Angleterre, dans une école appelée The School of Oriental and african studies, spécialisée dans les domaines orientaux – africains et asiatiques. J’ai fais là bas, un master en histoire de l’art, spécialisée sur les cultures africaines. Je l’ai fait pendant deux ans, entre 2004 et 2006. En plus de ses cours, Pauline exerce des petites activités parallèles pour subvenir à ses besoins. Elle travaille alors dans des petites galeries d’art et autres centres culturels. En 2006, elle obtient son diplôme et se lance aussitôt à la quête d’un véritable emploi dans les domaines des cultures africaines. Mais, la chance n’est pas au rendez-vous. Elle quitte Londres et met le cap sur Bruxelles en Belgique en 2007, où elle travaille pendant un an, pour une association de coopération culturelle avec l’Afrique, au sein de laquelle 12 pays de l’Afrique subsaharienne s’y trouvent, dont le Congo. Son contrat arrive à terme au bout d’un an et elle est appelée à Paris, notamment au département Afrique de l’Unesco. Ma mission était d’organiser un évènement en la mémoire d’Aimé Césaire. C’était incroyable, parce que du coup, on m’a confié la lecture de plusieurs de ses livres, car je devais trouver de petits extraits de ses poésies à faire diffuser dans la maison de l’Unesco lors de l’évènement. Ce passage à l’Unesco lui permet alors de côtoyer l’univers de la diplomatie.
Bienvenue à Douala
J’étais toujours en poste en Paris, lorsque le ministère des affaires étrangères m’appelle par rapport à la candidature que j’avais envoyée pour le poste de Douala quelques mois avant, se rappelle-t-elle. La cité économique camerounaise, marque ainsi un tournant important dans son parcours. Un parcours qui depuis 6 ans, s’est fait autour de ce désir de travailler avec les cultures africaines, de leur donner une visibilité en Europe et de montrer qu’il n’y a pas seulement la culture américaine ou la culturelle européenne, mais qu’il y’a aussi la culture africaine. Pour marquer son africanité, Pauline abhorre très souvent des tenues confectionnées à l’aide des tissus africains, assorties aux sacs faits de pailles, de cauris, etc. c’est donc une culture qu’elle défend tout au long de son parcours l’a amené à Londres, Bruxelles, Paris, et maintenant Douala. Quelle sera la prochaine destination de ce globe trotter aux idées «bouillonnantes»? Réponse bientôt. En attendant, Pauline Pigeon continue de savourer sa présence dans nos murs et régaler le public du CCF de Douala, de son charmant sourire sympa, sincère et communicatif.