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Cameroun: Peur sur Douala

L'opposition a appelé les populations à descendre dans la rue en souvenir de février 2008. Les autorités redoutent des débordements…

L’opposition a appelé les populations à descendre dans la rue en souvenir de février 2008. Les autorités redoutent des débordements

Ce qui avait démarré timidement, a pris de l’ampleur au fil des jours, de sorte que les autorités camerounaises, en occurrence celles de la ville de Douala, ont perdu le sommeil et redoutent de plus en plus le pire ce mercredi, 23 février 2011. D’autant plus qu’à l’appel de l’opposition s’est ajoutée de nombreux appels sur facebook ces derniers jours. Une date qui n’est pas anodine, puisque c’est le 23 février 2008, qu’avait démarré un mouvement d’humeur, qui débouchera sur ce qu’on qualifiera plus tard d’émeutes de la faim. La grève avait gagné plusieurs villes du pays, entraînant la mort de nombreux camerounais dont le nombre exact divise encore le gouvernement et les organisations de défense des droits de l’homme. C’est pour commémorer ces morts que plusieurs leaders politiques d’opposition réunis autour du Sdf, organisent depuis ce lundi, 21 février, la semaine des martyrs. Une semaine qui doit être considérée comme « un devoir de mémoire », selon l’honorable Jean Michel Nintcheu, président régional du Social Democratic Front pour le littoral et président du comité d’organisation de cet évènement. Après la descente effectuée lundi au sein de quelques familles de victimes à Douala, le programme des activités prévoit « un grand meeting de solidarité avec nos martyrs » ce mercredi, 23 février au rond point de la Salle des fêtes d’Akwa dès 11h.

Crainte des débordements ce mercredi
Meeting que redoutent les autorités de la ville, au vu par exemple des démarches entreprises pour appeler les jeunes à ne pas respecter le mot d’ordre lancé par les opposants. Elles mettent en avant, les promesses faites récemment par le chef de l’Etat, Paul Biya, d’offrir des meilleures conditions de vie aux populations, à l’instar du recrutement de 25 000 jeunes dans la fonction publique cette année. C’est d’ailleurs ce qu’à rappelé le maire de Douala 5ème, Françoise Foning lundi, lors de la grande réunion qui a regroupé tous les maires d’arrondissement dans la locaux de la préfecture du département du Wouri à Bonanjo, et qui était présidée par le préfet en personne. Une réunion qui a justement permis à Bernard Okalia Bilaï, d’appeler une fois de plus les populations à ne pas suivre l’appel à manifestation de ce mercredi. Dans une interview accordée ce mardi au poste national, le gouverneur de la région du littoral, Faï Yengo Francis, a réitéré ce message à l’endroit des habitants de sa circonscription. Les populations doivent vaquer normalement à leurs occupations habituelles, recommande le gouverneur. A Yaoundé également, les ministres de l’enseignement supérieur, Jacques Fame Ndongo et son homologue de la communication, Issa Tchiroma Bakary, ont lancé un appel à l’apaisement du climat social dans la ville de Douala. Outre les autorités administratives, les autorités traditionnelles en occurrence les chefs Sawa, sont montées au créneau pour demander également aux populations, de ne pas descendre dans les rues ce 23 février, comme indiqué sur les tracts qui circulent actuellement.

Appel à manifester au Cameroun par le Code (une des affiches)
Journalducameroun.com)/n

L’exemple arabe?
Quoi qu’il en soit, les leaders d’opposition indiquent qu’il est temps pour les camerounais de prendre leur destin en main. « Chacun prendra ses responsabilités », précise Anicet Ekane, co-organisateur de la semaine des martyrs, dans sa déclaration dont une copie est parvenue à notre rédaction. On se souvient aussi que lors de la conférence de presse annonçant la semaine des martyrs le jeudi, 17 février dernier au siège du Manidem à Douala, Jean Michel Nintcheu avait rappelé que cette année, « cette semaine se déroule dans un conteste particulier », faisant allusion aux pressions populaires observées en Tunisie et en Egypte. Pressions qui ont entraîné la chute des régimes de Ben Ali et de Hosni Moubarak.

L’opposition a appelé les populations à descendre dans la rue en souvenirs aux martyrs de février 2008 au Cameroun
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